Il s'agit d'un premier quota de 97 familles des bidonvilles de Bzim Dahraoui et 80 autres de Bouamama (ex-El Haïcha) qui ont été installées tout au long de la journée d'hier dans leur nouveau domicile. Redoutée par les uns, encouragée par les autres et fortement contestée par une tranche de demandeurs de logements, la décision d'aller jusqu'au bout de l'engagement pris par le wali de Ouargla devant le conseil interministériel chargé de la délocalisation de Hassi Messaoud a été prise trois ans plus tôt. M Melfouf avait expliqué à chaque réunion de coordination du conseil de sécurité de la wilaya, mais aussi lors de la cérémonie de remise des clés hier matin, « la ferme résolution de l'Etat de protéger ces familles du danger des sites pétroliers squattés depuis une vingtaine d'années, mais aussi leur offrir un toit décent et de meilleures conditions de vie ». Il y eut d'abord des mesures préparatoires, telles que le gel plus ou moins réussi de la ville de Hassi Messaoud en son état actuel, le choix de Oued El Merâa pour abriter la nouvelle ville et l'installation d'une Epic qui gérera ce projet grandiose pour arriver enfin à la phase du transfert des riverains des installations pétrolières, dans l'attente de la délocalisation des 60 000 habitants de la daïra de Hassi Messaoud, comme annoncé par les membres du conseil interministériel depuis 2005 et du chef du gouvernement en personne à Hassi Messaoud en février dernier. Pour M. Melfouf, « ce 1er juillet marquera pour les pouvoirs publics le début de la phase numéro une de la sécurisation du champ pétrolier de Hassi Messaoud, à savoir l'éloignement de 177 familles sur les 305 recensées en 2005 et habitant des bidonvilles à proximité des puits de pétrole, des installations pétrolières ou des pipelines ». Pour le bon déroulement de ce transfert, qui sera suivi de quatre opérations similaires dans les jours qui viennent, un important dispositif sécuritaire a été déployé à travers les six communes concernées, notamment à Hassi Messaoud et Ouargla où tous les points sensibles ont été soigneusement quadrillés dès l'aube pour éviter toute entrave à l'opération. Assainissement des listes Entendre par cela les rumeurs persistantes sur une tentative de sabotage du transfert par quelques mécontents alors que le wali avait réitéré mardi dernier devant les chômeurs contestataires sa ferme volonté de mener à bien cette mission d'Etat qui, a-t-il dit, « m'a été dévolue depuis la classification du champ pétrolier de Hassi Messaoud comme zone à risques majeurs ». Lors de la dernière réun`ion de la commission de sécurité de la daïra de Hassi Messaoud, élargie à celle de la wilaya, le wali avait souligné les efforts consentis par les différents intervenants afin d'assurer le bon déroulement du transfert qui, déclarait-il, « doit se faire dans la joie pour ceux qui s'apprêtent à habiter des logements décents ainsi que les populations qui les accueilleront avec des youyous ». Tous les préparatifs matériels et humains étaient donc au rendez-vous : 200 encadreurs, 70 camions, 50 bus. Les familles ont été destinataires d'avis de transfert et de cartes de couleurs distinctes remises la veille du départ portant le nom du chef de famille, le numéro et la localisation du logement affecté. Auparavant, la commission de daïra, présidée Mme Assia Sebaâ, chef de daïra de Hassi Messaoud, s'est attelée à assainir le listing des bénéficiaires de ce transfert et cerner le nombre exact des familles éligibles en vertu du dernier recensement effectué par ses services afin de maîtriser la situation avant la fin de l'année scolaire et des examens nationaux, date butoir pour le début de l'opération après regroupement des moyens nécessaires et achèvement des travaux de viabilisation des logements sociaux situés dans six communes de la wilaya. Un sondage a permis de cerner les vœux exacts de chaque famille, et à la grande surprise, les deux tiers des familles sondées ne s'opposaient pas au transfert et 13 d'entre elles radiées d'office puisqu'elles reconnaissaient avoir bénéficié de biens de l'Etat. Restait le problème des éleveurs camelins de Gassi Touil qui demandaient une indemnisation en contrepartie de leur départ, ainsi que ceux des périmètres agricoles de Hassi Bakrat et Khouildat qui ont brandi dernièrement des attestations d'attribution de terres agricoles authentiques datant de 1982 et qui refusent de s'en dessaisir. Résultat : ouverture d'une enquête. Ni les nombreux recours tardifs qui s'avéreront non éligibles, ni la colère qui grondait depuis des semaines à Hassi Messaoud comme à Ouargla ou à Aïn Beida n'ont fait fléchir la commission Melfouf. Le transfert a bien eu lieu.