Une population de 60 000 habitants vit à proximité des pipelines longeant Hassi Messaoud. Les 1850 logements, cité des cadres du secteur pétrolier réalisée au lendemain de la création de la commune de Hassi Messaoud, soit en 1984, sont traversés par une canalisation de 48 pouces qui est une menace permanente pour la population. Il s'agit d'une cité très peuplée où chaque ouvrage ou réfection est fait avec mille précautions. Plus loin, là où les petites gens s'installent illicitement du jour au lendemain dans des baraques en tôle, les pipelines sont visibles. A Bzim Dahraoui, à 7 km du centre-ville, des familles entières vivent à l'ombre des pipes, à proximité des puits. La famille Bkirat qui a bien voulu nous recevoir a le puits MD 302 à gauche et l'OMO 110 à droite. Saléha, mère d'une famille de 4 enfants et épouse d'un contractuel à la mairie, nous dit avec un sourire résigné : « A-t-on le choix ? On mourrait à petit feu à El Bhour (à 45 km de Ouargla) il y a sept ans... » Son mari était au chômage et a pu décrocher de petits boulots dans les sociétés pétrolières. « Pas assez pour pouvoir louer une maison avec le cours de la location et je n'ouvre pas droit à un logement social pour le moment. J'ai vécu trois ans sans ma famille puis je l'ai ramenée. » Les conditions de vie sont difficiles été comme hiver et même la menace d'une explosion n'a pas l'air d'effrayer le père de famille. Il raconte qu'il y a quelques jours, une fuite de pétrole a déclenché un feu vite maîtrisé par les agents de Sonatrach, « mais nous restons à moins qu'on nous déplace de force ».