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L'ambassadeur us conditionne leur libération par l'engagement d'un « traitement humain »
Parcours de détenus algériens à Guantanamo
Publié dans El Watan le 04 - 07 - 2007

L'avocat britannique Cori Crider et son associé Chris Chang, qui ont eu à visiter l'île-prison de Guantanamo Bay (ils représentent, entre autres, deux détenus algériens), racontent qu'outre les tortures et les humiliations, les détenus subissent les « mesquineries » des gardes.
L'ambassadeur américain à Alger, M. Robert Ford, a affirmé dans une intervention au journal El Khabar que l'administration américaine est prête à livrer les détenus algériens à condition que l'Etat algérien s'engage « à les traiter humainement » ainsi que d'éviter qu'ils ne retournent au maquis. Une déclaration qui devrait sonner mal aux oreilles des détenus et des avocats qui connaissent les conditions - loin d'être humaines - de détention à Guantanamo Bay. L'avocat britannique Cori Crider et son associé Chris Chang qui ont eu à visiter l'île-prison de Guantanamo Bay (ils représentent, entre autres, deux détenus algériens) racontent qu'outre les tortures et les humiliations, les détenus subissent les « mesquineries » des gardes. « Cela ne ressemble guère à l'hôtel 5 étoiles décrit par le bureau de crimes de guerre américain », nous dit M. Chris Chang. Au Camp V dans lequel vit Sameur Abdennour, un détenu algérien, les gardes coupent tous les climatiseurs et ventilateurs en guise de punition. Dans la chaleur cubaine où les températures atteignent les 50 degrés, l'air devient irrespirable.
De Sonatrach à Guantanamo
Ahmed Belbacha, un autre détenu algérien (dont le nom figure parmi les détenus qui seront libérés), passe ses journées dans le Camp VI, un endroit où il n'y a pas un rai de soleil mais les lumières artificielles sont constamment allumées. Si les hommes emploient quoi que ce soit - papier toilette, feuille ou chemise - pour se couvrir les yeux afin de chercher le sommeil, ils risquent d'être punis pour « abus ». Rien ne prédestinait Ahmed Belbacha à se retrouver dans la prison de Guantanamo. Né en 1969 à Alger dans une famille « bourgeoise », il a entrepris des cours de formation de comptabilité à Sonatrach à la fin des années 1980. Féru de football, il portera longtemps les couleurs de l'équipe de Sonatrach jusqu'au jour où, comme l'affirme son avocat, il sera appelé sous les drapeaux. Immédiatement après son service militaire, il décroche un visa pour la France. Il y restera peu de jours, Paris ne sera pour lui qu'un tremplin pour gagner l'Angleterre. Là, il s'installe dans la ville de Bournemouth dans laquelle il décroche un petit emploi de blanchisseur puis d'employé dans un hôtel. Il vécut dans une pension de réfugiés algériens. Les Anglais lui accordèrent le statut de réfugié, mais lorsqu'il a voulu renouveler son autorisation de séjour, sa demande d'asile a été rejetée. Même si on lui accorda un sursis, il devenait chaque jour plus dépendant des organisations de bienfaisance à cause de son incapacité de trouver du travail. A cette période-là, explique l'avocat anglais, Ahmed était devenu amer, n'appréciant que les moments de solitude. L'un de ses amis lui proposa, selon les affirmations de l'avocat, de marquer un « break », de partir avec lui « étudier le Coran au Pakistan » puis revenir afin de mieux affronter les démons de l'exil. « Ahmed a espéré qu'après ces quelques mois, l'économie serait meilleure et que ses perspectives de trouver un travail s'amélioreraient », explique Me Crider, ajoutant que beaucoup de musulmans sont partis au Pakistan étudier le Coran, car l'éducation y était gratuite. En mai 2001, Ahmed a donc quitté Bournemouth, avec en poche son billet de retour. Une fois au Pakistan, raconte Me Crider, l'ami d'Ahmed aurait suggéré d'aller voir à quoi ressemblait la vie en Afghanistan. C'était juste avant les événements du 11 septembre. Ahmed séjourna quelques mois dans une maison « algérienne ». La suite est prévisible. Les Américains envahiront l'Afghanistan, Ahmed tentera de regagner Islamabad. Il passera une vingtaine de jours perdu dans les montagnes afghanes. Des Afghans le mèneront jusqu'à la frontière pakistanaise. A peine a-t-il mis les pieds dans un petit village pakistanais, qu'il sera arrêté par l'armée américaine…
Un déserteur de l'ANP
Deux semaines durant, les agents de la CIA lui feront subir de très rudes interrogatoires…En mars 2002, ils le transféreront à Guantanamo. Ahmed n'a pas totalement perdu espoir. Le 22 février dernier, Me Cori Crider a reçu une lettre selon laquelle son client pouvait « quitter Guantanamo après les arrangements diplomatiques appropriés pour son départ ». « Le département de la Défense US souligne néanmoins qu'une « telle décision ne signifie pas que (votre client) n'est pas un combattant ennemi », souligne-t-on. L'histoire de Sameur Abdennour est autrement plus mouvementée. Il a obtenu l'asile au Royaume Uni en avril 2000 en tant que réfugié permanent. Ce statut lui a été conféré du fait qu'il avait, selon l'avocat britannique, des démêlés avec l'armée algérienne. Selon Me Crider, Abdennour a déserté l'armée durant l'été de 1993, parce qu'il n'aimait pas ses pratiques. Il quittera l'Algérie en 1999. Durant l'été 2001, Sameur a décidé de faire un voyage en Afghanistan afin, justifie Me Crider, de voir de plus près un pays appliquant les lois islamiques. A son retour en Angleterre, il devait obtenir sa citoyenneté, préparer son mariage et retrouver son emploi de peintre et décorateur. En Afghanistan, il vivait, lui aussi, dans une maison « algérienne » à Jalalabad qui lui avait été recommandée par une connaissance de sa mosquée londonienne. « Là, indique l'avocat, Sameur apprit quelques notions sur l'Islam et a joué de nombreux matchs de foot. » « Hélas pour lui, il ne pouvait y avoir de pire timing », raconte Me Crider. En septembre, Sameur a été piégé par la guerre. Tentant de fuir vers le Pakistan, il a été arrêté par l'armée pakistanaise puis remis aux Américains. Jusqu'à ce jour, Abdennour plaide immuablement son innocence. L'avocat anglais et son associé attendent que les autorités algériennes daignent leur accorder un visa pour l'Algérie afin de mieux défendre leurs clients.


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