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Les humiliantes conditions d'extradition
Les prisonniers algériens de Guantanamo Bay
Publié dans El Watan le 14 - 06 - 2007

Les images humiliantes d'une file de personnes enchaînées l'une à l'autre, vêtues de combinaisons orange, les yeux bandés, les mains et les pieds ligotés avec de lourdes chaînes métalliques marquent à tout jamais la conscience collective.
Ce sont celles des prisonniers de la base militaire américaine de Guantanamo Bay, transformés en véritables bêtes humaines, des cobayes pour les pires tortures. Les plus vulnérables ont fini par se suicider et d'autres, ayant perdu la raison, continuent à souffrir le martyre. Mokhtar, un jeune Algérien de Mostaganem, fait partie de ces derniers. Pour les Américains, il est devenu un malade mental, après les bombardements de Tora Bora, où des éclats l'auraient blessé à la tête. Pour sa famille, il est devenu un aliéné du fait de la torture subie quotidiennement à cause de son tempérament de rebelle. Sa maladie mentale ne l'a pourtant pas arraché à l'enfer dans lequel il se retrouve avec 24 de ses compatriotes. Sur les 380 combattants détenus dans cette prison 85, dont les 26 Algériens, sont, selon le conseiller juridique de Condoleezza Rice, libérables parce qu'ils ne sont plus considérés comme étant des ennemis combattants illégaux (ECI). Parmi les Algériens, 19 ont été arrêtés fin 2001 en Afghanistan et au Pakistan, 1 en Georgie et 6 ont été enlevés par un commando de la CIA en Bosnie après avoir été jugés et acquittés des accusations de terrorisme par le tribunal de Sarajevo. Depuis leur arrestation et déportation vers la base de Guantanamo, aucun contact n'a été entrepris avec les autorités algériennes jusqu'en octobre 2005. Des responsables américains ont exprimé leur vœu de trouver une solution à la situation. Ils ont même demandé qu'une délégation des services de sécurité algériens se déplace sur place pour un premier contact. La partie algérienne accepte, mais à la condition que la délégation soit constituée de représentants du ministère de la Justice, des Affaires étrangères et des services de sécurité. Après tractations, l'accord a été donné et une première visite à Guantanamo a eu lieu au mois de mars 2006. A cette époque, le département US s'est dit prêt à extrader le premier groupe d'Algériens non considérés comme ennemis combattants, mais sous conditions sécuritaires et judiciaires : engager une procédure à même d'empêcher que les mis en cause se lancent dans des activités terroristes, partager les renseignements sur leurs activités, informer les Américains de toute mesure judiciaire prise à leur encontre, surveiller leurs activités quotidiennes et en faire part, confisquer leurs passeports et refuser de leur en délivrer en cas de demande, engager une procédure pour inscrire leurs noms sur la liste rouge de terroristes établie par l'ONU, avoir la garantie qu'ils ne créent pas d'organisations terroristes et accepter que chaque mois une tierce personne vienne leur rendre visite pour vérifier s'ils sont bien traités. Des conditions jugées comme étant une violation de la souveraineté des lois algériennes. Elles ont été rejetées par la partie algérienne, laquelle a expliqué que « les détenus seront, une fois revenus et s'ils veulent bien revenir à leur pays, soumis aux lois algériennes, rien de plus. Il a été clairement précisé que l'Algérie est l'un des rares pays où le code pénal prévoit une condamnation de 10 à 20 ans de réclusion criminelle contre tout Algérien qui active ou s'enrôle à l'étranger dans une association, groupe ou organisation terroriste ou subversive, quelles que soient leur forme ou leur dénomination, même si leurs activités ne sont pas dirigées contre l'Algérie ». L'Algérie est l'un des rares pays, peut-être le seul, à avoir refusé ces conditionalités, ce qui a poussé les USA à trouver d'autres solutions. Parmi celles-ci, le transfert vers d'autres pays. C'est le cas de Boucetta Fethi, un jeune natif de Mostaganem qui a rejoint l'Afghanistan en 1989 et s'est retrouvé captif des troupes US, fin 2001, après le bombardement des monts de Tora Bora. Boucetta Fethi et cinq séparatistes musulmans chinois de la région frontalière avec le Turkmenistan, arrêtés à la frontière pakistanaise, et non considérés comme des ennemis combattants, ont été transférés en octobre 2006 en Albanie, où ils sont maintenus en détention. Aucune information n'a filtré sur les conditions et les contreparties d'une telle décision, restée dans les secrets du département d'Etat. Les négociations avec l'Algérie sont restées au point mort. En avril 2007, Condoleezza Rice dépêche Clint Williamson, ambassadeur itinérant américain et procureur fédéral de carrière, pour remettre un message écrit à Mohamed Bedjaoui, alors ministre des Affaires étrangères. Cette lettre réitérait la volonté de la chef de la diplomatie américaine à rouvrir le dossier des détenus de Guantanamo. Ce que la partie algérienne a accepté, et une deuxième étape de discussions a été entamée. Une séance de travail a été organisée avec le conseiller à la présidence de la République, Rezzag Bara. Il avait qualifié les entretiens avec le diplomate itinérant de « satisfaisants », soulignant : « Nous venons de terminer une série d'entretiens sur la question des détenus algériens à la base américaine de Guantanamo. » Williamson, quant à lui, a exprimé publiquement son souhait de voir cette base définitivement fermée, tout en laissant entendre que « sept Algériens pourraient être extradés vers l'Algérie dans les tout prochains jours si les négociations sont menées à terme ». Mais celles-ci n'ont pu aboutir du fait de l'intransigeance des deux parties. D'abord de l'Algérie qui refuse catégoriquement les conditionalités et des USA qui persistent à maintenir le statut de détenus sans droits même après leur retour à leur pays. Le 6 juin, l'ancien secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a déclaré à la presse de son pays « avoir ébranlé la confiance que le monde avait en notre système judiciaire en gardant ouvert un endroit comme Guantanamo et en créant des choses telles que la commission militaire ». Powell a estimé que si celà ne tenait qu'à lui, il l'aurait fermée, « pas demain, mais cet après-midi, car elle est devenue un problème majeur dans la façon dont l'Amérique est perçue dans le monde ». L'ancien chef de la diplomatie américaine a précisé qu'il ne « libérerait pas » les détenus, mais qu'il « les déplacerait simplement aux Etats-Unis et les mettrait dans notre système judiciaire fédéral ». Powell a ajouté qu'il ne voyait aucun mal à ce que les prisonniers aient droit à l'« habeas corpus » (protection juridique pour assurer la liberté individuelle) et à leur propre avocat. Deux jours plus tard, le porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, fait état de l'intention du gouvernement américain de saisir les juges des tribunaux militaires d'exception pour leur demander de revoir leur décision de rejet des poursuites contre deux détenus de Guantanamo. Ces derniers, Omar Khadr, un Canadien de 20 ans, et Salim Hamdan, ancien chauffeur d'Oussama Ben Laden, avaient bénéficié, le 4 juin 2007, de l'annulation des poursuites contre eux au motif qu'il n'était pas établi que les deux hommes étaient des « combattants ennemis illégaux ». Un statut qui justifie leur détention indéterminée, mais pas leur comparution devant un tribunal militaire d'exception. Depuis plus de 5 ans, les récits sur les conditions de détention inhumaines ont fait l'objet de nombreux rapports accablants élaborés par les plus importantes ONG des droits de l'homme. Les cris de détresse se sont heurtés à l'intransigeance de l'administration américaine, laquelle a défié y compris les cinq rapporteurs dépêchés par de l'ONU et qui n'ont pu effectuer leur travail, du fait du refus américain de respecter le principe de confidentialité des discussions avec les détenus.

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