Des associations, syndicats, journalistes, chercheurs, élus et citoyens viennent de demander à la société de télévisions publiques France Télévisions « qu'une émission régulière sur le thème des migrations soit mise rapidement à l'antenne sur l'une des chaînes généralistes de ce groupe ». Une pétition circule largement sur Internet, relayée de site en site militant. A la fin mai, les premiers signataires étaient le syndicat national des journalistes-CGT, le GISTI (soutien juridique aux travailleurs immigrés), la Cimade (association caritative d'obédience protestante,) le Mrap, la Ligue des droits de l'homme, l'association les Oranges, le Centre d'information et d'étude sur les migrations internationales (CIEMI) et le collectif Bellaciao. Depuis, à la fin juin, plus de 7500 personnes, ou associations, ont apposé leur paraphe. Si la demande était suivie d'effet, ce serait un retour. Il y a quelques décennies, existait l'émission Mosaïques (on se souvient qu'elle était notamment présentée par nos amis Djelloul Beghoura et Miloud Mimoun), réalisée pour partie avec les télévisions des pays d'immigration, dont la RTA (algérienne). Le programme était principalement destiné au public immigré. Supprimée depuis, elle n'avait jamais été remplacée, alors que l'Islam a obtenu entre-temps un créneau sur Tf1 d'abord et France 2 à présent. Le texte de la pétition part d'une interrogation qui s'adresse à un plus large auditoire : « Que savons-nous de l'histoire des migrations, alors qu'une grande partie d'entre nous affirme ses origines étrangères ? » « Que savons nous de la réalité actuelle des migrations internationales, de leur volume, de leurs points de départ et de leurs destinations ? » Les signataires estiment que « parler sans-papiers, expulsions, quotas, ne suffit pas pour informer sur la réalité de ce phénomène mondial, encore moins pour nourrir valablement le débat citoyen. Parler discrimination, racisme, diversité ne suffit plus pour combattre les replis communautaires, d'autant plus que cette expression est souvent employée à tort et à travers ».