De violentes rafales ont soufflé, dans la nuit de samedi à dimanche, sur les régions nord du pays. Aucun dégât important n'a été enregistré et un retour à la normale est prévu pour demain. Plusieurs interventions ont été effectuées par les services de la Protection civile mis en alerte. Ceux qui ont souffert de ces rafales sont surtout les résidents des bidonvilles. Le bilan de la Protection civile fait état de 6 cas d'effondrement dans plusieurs endroits de la capitale. Deux blessés ont été enregistrés dans l'affaissement de leur baraque à la cité 500 Logements, à Baïnem, à Draria et à Chéraga (Alger). Même constat dans la commune de Bologhine où les pompiers ont enregistré l'effondrement partiel d'une habitation. Les dégâts ont été plus importants sur les hauteurs de la ville. Plus d'une dizaine de familles sur les quelque 2000 habitants, qui occupent depuis 1992 le site des bidonvilles de Bousmaha (Bouzaréah), ont vu la toiture de leur maison arrachée par les vents violents. Les résidents sont montés au créneau, mais ont été vite « rabroués » par le P/APC qui les a reçus. Des cas de déracinement d'arbres ont été signalés dans plusieurs endroits. Dans la commune de Mohammadia, des arbres se trouvaient en travers de la chaussée et la circulation a été bloquée. D'autres wilayas du centre du pays n'ont pas été épargnées par les vents. En plus de l'affaissement d'un mur dans la zone industrielle de Aïn Defla, 13 habitations se sont effondrées dans les cités d'El Markab et Kambo. Des quartiers à Médéa, tels que Aïn El Kebir, Bouziane, Roguia Mustapha, Mekraz, Tahtouh et Ras El Kalouch, ont eu à souffrir des orages. Un nourrisson de Bab Lakouas, dans cette même wilaya, sera légèrement blessé et évacué vers l'hôpital. La wilaya de Blida a été également touchée par ce phénomène : une personne blessée a été évacuée à l'hôpital après l'effondrement de sa maison, à la cité Douirate, tandis que 5 habitations à Khazrouna se sont effondrées sans faire de blessés. Les vents violents ont causé la chute de deux poteaux électriques dans la commune de Bouarfa. Les mêmes images d'effondrement à Bourkika, wilaya de Tipaza. Plusieurs arbres ont été arrachés par les vents à Koléa, Bou Ismaïl et Ahmer El Aïn. Des citoyens se sont retrouvés dans le noir à Boudaou, Khemis El Khechna et Bordj Menaïel, dans la wilaya de Boumerdès. A l'Office national de météorologie (ONM), l'on assure que pareil phénomène n'a pas été constaté depuis dix ans. « Une cellule de basse pression s'est installée à El Bayadh et à Tiaret. Elle se déplacera, chargée de sable, du Sud-Ouest vers les régions nord du pays. La vitesse initiale des vents était de 60 km, mais augmentera pour atteindre les 110km/h vers 21h30 sur les régions du littoral. Sa durée était de 45 minutes. » Des nuages orageux se sont formés, suite à cette dépression, notamment sur les régions de Saïda, Miliana, Tiaret, El Bayadh, Mostaganem, Médéa, Bou Sâada et Alger. « Cette cellule orageuse est normale pour la saison, mais le pic qu'elle a atteint est imprévisible », assure M. Chougrani, chargé de la communication à l'ONM. Les citoyens avaient pris leurs précautions contre la canicule, car ils ont été sensibilisés par les médias. Il en était autrement cette fois-ci et les citoyens ont été pris de court et n'ont pu, pour certains, prendre leurs dispositions. Les services de la météo étaient dans l'incapacité de prévoir pareille situation. « Le gros de la situation, c'est-à-dire les orages, a été prévu par nos services. Aucun service ne peut prévoir ce pic », relève M. Chougrani.