La bataille des « petits partis » contre les amendements de la loi électorale proposés par le gouvernement se poursuit. Ayant adressé, la semaine dernière, une lettre de contestation au Conseil constitutionnel, l'Alliance pour la sauvegarde de la démocratie (ASD) demande le retrait du projet gouvernemental. Qualifiant le texte élaboré par les services du ministère de l'Intérieur de « liberticide » et d'« anticonstitutionnel », cette alliance, composée actuellement de 18 partis politiques (elle a été créée par 13 partis ndlr), ne compte pas baisser les bras, même si le texte contesté sera voté par l'APN. L'ASD rejette, en outre, les arguments avancés par le ministre de l'Intérieur lors de la présentation, samedi, de ce projet à la commission juridique de l'APN. « Au lieu de faire une lecture sérieuse du message adressé par la population lors des dernières législatives, les pouvoirs publics veulent nous sanctionner sous prétexte que nos formations politiques n'ont pas d'ancrage dans la société », explique Abdelkader Merbah lors d'une conférence de presse, animée hier à Alger, en compagnie des responsables de partis contestataires. Les responsables de ces partis demandent un sursis. « Il faut qu'il (le gouvernement ndlr) nous donne d'abord les moyens et qu'ils nous laisse activer au même pied que les partis de l'Alliance présidentielle avant de prendre de telles mesures », expliquent-ils. Selon eux, si « les petits partis » n'ont pas d'ancrage aujourd'hui, c'est qu'ils étaient lésés. « Un petit parti peut élargir sa base s'il bénéficie des mêmes privilèges dont profitent actuellement les partis du pouvoir », ajoutent également les membres de l'ASD présents lors de cette conférence. Les responsables des petits partis mettent en exergue le manque de crédibilité des élections sur lesquelles se sont basées les autorités pour élaborer cette nouvelle loi. « Toutes les élections organisées en Algérie sont entachées de fraude. Comment juge-t-on un parti politique sur la base d'élections truquées ? », s'interrogent-ils. Cependant, certains responsables de partis politiques, comme le MEN et le PRA, refusent de reconnaître qu'ils étaient victimes de leur allégeance au pouvoir et leur soutien inconditionnel au programme du président de la République. Aux journalistes qui les ont harcelés de questions sur le sujet, ils tentent de se justifier. « Nous sommes fiers de soutenir le programme du président de la République, mais cette loi est l'œuvre du FLN et du RND qui n'ont rien fait pour mettre en œuvre le programme du chef de l'Etat. Ces deux partis ont servi leurs propres intérêts », soutient Ali Boukhezna, premier responsable du MEN, omettant que le projet de loi qu'il conteste a été adopté par le Conseil des ministres et qu'il a reçu l'aval du président de la République.