Plus préoccupés d'expédier une affaire sans enjeu désormais, à quelques mois de la fin de leur mandat, les membres de l'Assemblée Populaire de la Wilaya d'El Bayadh ne se sont point embarrassés de conformisme pour pourvoir le poste du président, resté vacant depuis les élections législatives du 17 mai dernier. Une fronde était née au sein de l'APW pour récuser l'investiture de M. Ahmed Maarouf en qualité de dirigeant et faire barrage aux ambitions qui lui étaient prêtées de briguer la députation. Cette opposition n'a été malgré tout d'aucun effet sur le parcours de celui qui décrochera finalement son billet pour l'hémicycle, rendant inéluctable son remplacement, dès que le dépôt de sa démission de l'Assemblée est devenu effectif, ce qui jusqu à l'heure actuelle ne s'est toujours pas produit. A l'initiative donc de l'administration qui s'inquiétait du manque de réaction des membres de la vénérable institution pour reprendre leurs activités, des convocations leur sont adressées par l'inspecteur, en violation de l'article 13 du code de wilaya qui stipule que cette prérogative reste du ressort du tiers de sa composante, de son président ou du chef de l'exécutif en personne. Ce commis, accompagné d'un cadre de la D.R.A.G, s'évertuera par la suite à conduire les débats lors de cette session improvisée, pour la désignation du président et l'adoption à la hussarde du budget complémentaire, mais en sera vite dissuadé par des élus qui s'élevèrent contre cette intrusion mal à propos et exigèrent le respect des procédures légales qui régissent les assises de l'Assemblée. La sérénité ne s'installât pas pour autant à l'intérieur de la salle, où 29 des 35 élus s'étaient réunis et qui devint le lieu de confrontation tonitruante des avis des uns, soucieux de légalité et décidés à reporter la cooptation en conformité avec les dispositions réglementaires en pareille circonstance, et les autres moins enclins à y mettre les formes, pressés de tourner la page et de passer à autre chose. Finalement, une liste de 17 élus fut concoctée pour procéder au vote, après le retrait des mécontents qui refusèrent la compromission. Le scrutin, qui s'est déroulé à huis clos en dépit du bon sens et des règles en la matière qui précisent qu'un tel recours est motivé seulement par des considérations de sécurité ou la discussion de points relatifs à la discipline, écartera surtout les gens de la presse jugés trop prompts à véhiculer l'information. M. Mohamed Djebbar retiendra, à l'issue du vote, les suffrages de ses pairs pour occuper un siège qui n'est en principe toujours pas libre.