Retour sur les attentats spectaculaires et la terreur poussée à son extrême. Les forces de sécurité, tous corps confondus, se trouvent encore être la cible privilégiée des terroristes, dont les dernières manifestations dénotent une certaine facilité de mouvement. Après le choc du 11 avril où le centre du pouvoir exécutif a été touché, voilà que des cantonnements de l'armée à Lakhdaria et Yakouren sont pris en ligne de mire. La « qaïdisation » du GSPC semble obéir à la volonté de nuire, mais surtout de le faire savoir. C'est ce qui explique le choix de certaines dates et certaines cibles. Si le double attentat du 11 avril est intervenu en pleine veille de coup d'envoi de la campagne électorale en attaquant le palais du gouvernement et un commissariat à Bab Ezzouar, l'attaque du cantonnement de l'armée à Lakhdaria, ce 11 juillet dernier, coïncide avec un ensemble d'événements. D'abord, le choix du 11 en totale soumission au souvenir du 11 septembre à New York et au 11 mars à Madrid, devant avoir pour rôle de marquer les esprits et provoquer un effet psychologique. La date coïncide avec l'ouverture des Jeux africains, signe d'une détermination à casser l'image d'un retour de l'Algérie comme centre de rayonnement sur le continent noir. Autre fait à souligner, la visite du président français à Alger, survenant après le discours présidentiel du 5 juillet où Bouteflika avait particulièrement insisté sur la lutte contre le terrorisme, et ce, devant l'état-major de l'armée. Tant de faits qui auraient pu être à l'origine du choix des lieux et des dates des récentes opérations terroristes. A souligner, toutefois, que depuis le 11 avril dernier, les attentats terroristes ont continué à endeuiller des familles algériennes. Intervenant sporadiquement mais surtout de manière continue, les attaques terroristes n'ont pas cessé et les officiels algériens n'ont eu de cesse aussi de dire que « tout n'est pas encore réglé ». A peine cinq jours après le double attentat du 11 avril, deux bombes ont explosé dans la localité de Si Mustapha (wilaya de Boumerdès) où une patrouille de la gendarmerie avait été prise pour cible. Deux jours plus tard, une autre attaque à la bombe artisanale avait eu pour objectif un convoi militaire, dans la même wilaya et plus précisément dans la localité des Issers. Une certaine accalmie s'est installée jusqu'à un certain 10 mai où la terreur quitte le centre pour aller s'exploser à l'est du pays. Deux bombes ont explosé à Mila où un garde communal avait trouvé la mort. Le cercle des attentats a continué à frapper dans l'Est, avec l'explosion d'une bombe artisanale à Skikda le 14 mai dernier, suivie du tristement célèbre attentat de Constantine où deux engins explosifs avaient ciblé un rond-point adjacent à une clinique rénale. L'attentat avait causé la mort de quatre personnes. Presque simultanément, un attentat a été perpétré à Aït Toudert dans la wilaya de Tizi Ouzou, ciblant un barrage de la Gendarmerie nationale. Suivi deux jours après par l'explosion d'une bombe dans la wilaya de Sidi Bel Abbès. A chaque mois son lot d'attentats. Un policier trouve la mort dans une attaque, le 5 juin dernier, en plein centre de la gare routière de Tizi Ouzou. Trois autres attentats à la bombe ont été enregistrés durant ce même mois, tour à tour à Zemmouri, Bordj Menaïel et Bouira. Le début du mois de juillet, les macabres actions terroristes ont continué avec une bombe contre un détachement de la garde communale à Collo, deux bombes à Tizi Ouzou au passage d'une patrouille de la gendarmerie et le wali de cette même wilaya échappe à un attentat à Aït Yahia. Survenant le plus souvent dans le centre du pays, avec un peu plus d'intensité dans les localités de Tizi Ouzou et Boumerdès, le trajet des actes terroristes trahit une concentration des éléments terroristes dans cette région. Des attentats ayant eu lieu dans d'autres localités du pays dénotent, par contre, de l'existence de noyaux de soutien répartis sur le territoire national ou alors d'une aisance de mobilité du même et seul groupe. Si cette deuxième possibilité se confirme, cela pourrait être interprété comme une faille importante et une baisse de vigilance incombant au travail des services de sécurité.