Trois soldats et un civil ont été tués, hier, dans un attentat suicide dans le Nord-Waziristan, région des zones tribales frontalières de l'Afghanistan, où un accord de paix a été récemment dénoncé par les islamistes, a indiqué l'armée. Un kamikaze à pied s'est fait exploser en arrivant à un poste de contrôle près de Mir Ali, a indiqué le porte-parole de l'armée, le général de division Waheed Arshad. Outre la mort du kamikaze, trois soldats et un civil ont été tués et deux autres soldats blessés, a-t-il précisé. Au moins 70 personnes ont été tuées, samedi et dimanche, dans les zones tribales, concrétisant les craintes de mesures de rétorsion des islamistes après l'assaut donné, la semaine dernière, par les forces pakistanaises contre une mosquée fondamentaliste à Islamabad. Deux postes de contrôle du Nord-Waziristan ont été attaqués, dans la nuit de lundi à mardi, sans faire de victimes. Un premier poste a été détruit, lundi soir, dans un souk du centre de Miranshah, chef-lieu du Nord-Waziristan. Un deuxième poste a été pulvérisé, quelques heures plus tard, ont précisé les autorités locales. Des tracts ont, par ailleurs, été jetés d'une voiture, dans la nuit de lundi à mardi, justifiant la dénonciation récente par des militants islamistes d'un accord de paix conclu, en 2006, avec le gouvernement d'Islamabad. Le tract, signé d'un conseil taliban local, menace de représailles ceux qui coopèrent avec le gouvernement central. Des milliers de résidents ont fui le Nord-Waziristan depuis la dénonciation de l'accord de paix. Deux représentants d'Islamabad ont été dépêchés dans la région, lundi, afin de tenter de renégocier une entente mais ils sont repartis bredouilles. Les Etats-Unis allèguent que cette région est en train de devenir un havre pour les extrémistes talibans et d'Al Qaïda préparant des attentats. Certains responsables militaires américains estiment que les attaques transfrontalières ont augmenté depuis le cessez-le-feu et l'Afghanistan accuse le Pakistan de ne pas déployer les efforts nécessaires pour y mettre fin. Le président Musharraf a souvent affirmé que la trêve était cruciale pour éradiquer l'islamisme radical dans la zone tribale, largement autonome. L'accord était censé ouvrir la voie à un programme de développement pour lequel Washington a promis 750 millions de dollars sur cinq ans.