Les différentes organisations des familles de disparus et victimes du terrorisme rejettent toute amnistie générale sans l'assainissement du dossier des disparitions survenues durant la décennie noire du terrorisme. Les familles de SOS Disparus s'opposent en effet à toute amnistie sans que le sort de leurs enfants, dont certains seraient toujours, selon elles, enlevés, soit encore connu. « Il n'est pas question d'accepter une quelconque amnistie sans que nos enfants soient relâchés », a soutenu Fatima Yous. Pour cette dernière, toute amnistie est subordonnée par l'assainissement des disparus, dont certains auraient fait l'objet d'enlèvements le jour de leur disparition, selon cette organisation. Lila Ighil, de l'Association nationale des familles des disparus (ANFD), abonde dans le même sens que SOS Disparus : « Il faut que la vérité sur les milliers d'Algériens soit connue, et cette vérité ne peut émaner que de la justice. » En clair, aux yeux de Mme Ighil, « les agents qui ont procédé aux arrestations, formellement identifiés par les familles des disparus, doivent répondre devant la justice ». Et puis, se plaint-elle, « c'est aux familles de décider s'il faut pardonner ou non ! ». Mme Ighil promet « qu'aucun concession ne sera faite sans la vérité sur les disparus ». L'Organisation nationale des victimes du terrorisme et des ayants droit (ONVTAD) pose, elle aussi, ses conditions avant le recours à un quelconque référendum pour une amnistie. « Nous sommes pour la réconciliation nationale, mais à condition que nos victimes aient leurs droits », nous a signalé le SG de cette organisation. Des droits qui se résument, entre autres, à la réinsertion de ces victimes dans la société.