Une grande quantité de pétrole brut et de gasoil a été déversée, jeudi dernier, aux environs de 18 h 30, par un bateau qui assurait le transport des hydrocarbures à partir du port de Béthioua, apprend–on du président de l'association de l'environnement « Chams ». Cet incident a fait que tout le littoral de Mers El Hadjadj a été couvert par des nappes noirâtres qui ont provoqué une grande panique chez les estivants. Les membres de l'association ont dû établir un programme d'urgence qui consiste à mobiliser plusieurs équipes pour sensibiliser les vacanciers et interdire la baignade. « Une fois alertés, nous avons essayé de contacter les parties concernées, notamment les services de la protection civile, pour mettre fin à l'étirement des nappes vers la Grande Plage d'El Mactaa, mais en vain. Nous avons également constaté qu'aucun poste de sécurité et d'intervention, en cas d'incident majeur, n'est opérationnel ». Bien que cette catastrophe écologique soit normalement maîtrisable, selon la stratégie de lutte contre les diverses menaces écologiques dans les zones vulnérables d'Arzew et de Mers El Hadjadj, aucune mesure n'a été prise pour freiner la propagation du produit en mer, apprend-on. Lors du déclenchement de la deuxième phase du plan Telbahr, en juin 2007, les éléments de la protection civile avaient intervenu sur la plage de Mers El Hadjadj, pour justement assurer la préservation des sites sensibles et nettoyer les zones côtières atteintes par la pollution marines, dans le cadre de l'OB (Opération Blanche). « Un plan qui était totalement marginalisé en cette période où la plage de Mers El Hadjadj, renommée pour son magnifique site, est exposée à une véritable menace écologique », dira notre interlocuteur. « Il faudrait que la direction de l'Environnement se penche sur l'identification du bateau qui a causé cette catastrophe, pour qu'il soit sanctionné selon la réglementation en vigueur, surtout que le même littoral a connu plusieurs incident du genre depuis la fin de l'année 2006 », ajoute notre interlocuteur. Notons que le problème du déversement des produits gaziers à partir des canalisations, ne cesse de susciter l'inquiétude des travailleurs de la zone industrielle d'Arzew, qui ont remis en cause la vétusté de la plupart des conduites. « D'ailleurs, l'incendie qui a été signalé il y a quelques mois au niveau du port de Béthioua, suite au déversement du produit dit Condensât, a failli être catastrophique si l'EPA n'a pas intervenu pour étouffer le feu », signale-t-on.