Les travaux pour la réalisation de deux centres d'enfouissement technique (CET) à Boufatis et à El Ançor démarreront au cours de la première quinzaine du mois d'août prochain, apprend-on auprès de sources proches de la commune d'Oran. Ces deux CET permettront à la wilaya de faire face à la prolifération des décharges sauvages qui poussent comme des champignons. Le futur CET de Boufatis, qui sera appelé à traiter les déchets ménagers du Sud de la ville d'Oran, est doté d'une enveloppe financière de l'ordre de 250 millions de dinars. Inscrit au titre du plan de soutien à la relance économique (PSRE) et des programmes sectoriels de développement (PSD), cette structure sera érigée sur une superficie estimée à 90 hectares. Concernant le CET d'El Ançor, les mêmes sources indiquent que son emplacement est prévu sur une superficie de 25 hectares et sera doté d'une enveloppe budgétaire de l'ordre de 80 millions de dinars. Ce site permettra de gérer les déchets ménagers de 5 communes du littoral oranais, lesquelles déversent leurs déchets ménagers directement dans la mer. Problème majeur à Oran, les déchets ménagers constituent à l'heure actuelle une source de pollution en raison de leur volume et surtout de l'absence criarde de moyens humains et matériels. A Oran, où la production des déchets dépasse les 2 500 tonnes par jour, la commune ne dispose que d'un agent de nettoiement pour plus de 2 000 habitants et de treize bennes de collecte d'ordures pour 1,5 millions d'habitants. Cette situation, qui perdure depuis des années, a fini par occasionner un état de délabrement indélébile du tissu urbain et du cadre de vie. Tri « Sans tri des déchets à la source et sans décharges réellement contrôlées, les méthodes d'enlèvement et d'évacuation des ordures restent archaïques. Le centre d'enfouissement d'El Kerma ne suffit plus pour faire face à l'envahissement des ordures ménagers », affirme un responsable des services techniques de la direction de l'Environnement. En effet, la gestion des déchets ménagers se caractérise également par une insuffisance des crédits alloués aux services compétents et aussi par un manque de civisme des usagers. Sur ce plan, une enveloppe budgétaire de l'ordre de 50 milliards de centimes, destinée à la réorganisation de tous les services techniques chargés de la propreté et du nettoiement de la ville, est au stade de l'étude dans le cadre de la plus-value, apprend-on par ailleurs. Durant ces dernières années, la problématique des déchets ménagers a suscité de nombreuses réactions et les conséquences de la prolifération de nombreuses décharges sauvages ont atteint leur paroxysme. « L'absence de tri sélectif et de récupération des déchets a un impact sévère sur le plan environnemental, avec souvent une dégradation de l'hygiène publique, une destruction des paysages et une altération de la qualité des ressources en eau et, donc, de la persistance des risques épidémiques de maladies à transmission pathogène », estime un épidémiologiste du service infectieux du CHU d'Oran.