On le disait à la retraite, et qu'il ne lui restait plus qu'à rédiger ses mémoires, mais le déjà ancien Premier ministre britannique n'est pas près de quitter la scène politique. Ou plus précisément diplomatique, avec une mission qu'il avait probablement du mal à assumer quand il était le numéro un britannique. Toujours est-il que Tony Blair mène cette fois une carrière internationale avec le titre de représentant du Quartette, ce fameux forum international qui n'a jamais pu tenir ses propres engagements, comme l'édification d'un Etat palestinien indépendant. Et rappelle-t-on, le Quartette avait lui-même fixé l'échéance de 2005. Plus rien à proposer, dira-t-on donc, mais à décider très certainement comme les fameuses sanctions financières imposées au peuple palestinien. C'est dans un tel conteste que Tony Blair effectuait hier au Proche-Orient son premier déplacement en cette qualité. Il a, à cet égard, évoqué « des possibilités » de progrès dans le processus de paix, avant des entretiens avec le président palestinien Mahmoud Abbas puis le Premier ministre israélien Ehud Olmert. M. Blair s'est entretenu avec M. Abbas à la Mouqataa, le quartier général de l'Autorité palestinienne à Ramallah en Cisjordanie, puis avec son Premier ministre Salam Fayyad. « J'ai eu de très bons entretiens avec le président Abbas et le Premier ministre Fayyad. Il existe un moment d'opportunité, mais pour moi le plus important à présent c'est d'écouter, d'apprendre et de réfléchir », a déclaré M. Blair à la presse. On se demande dès lors pourquoi faire compliquer quand les choses sont d'une extrême simplicité et qu'elles sont consignées dans la feuille de route, le document de base du Quartette. Ce serait donc un éternel recommencement pour les Palestiniens, et l'on se demande pourquoi ces derniers sont gagnés par le désespoir. M. Abbas a pour sa part indiqué avoir passé en revue avec M. Blair « la situation dans la région et le rôle que peut jouer le Quartette représenté par Tony Blair pour aider l'Autorité palestinienne ». Avant de se rendre à Ramallah, l'ancien Premier ministre britannique avait parlé, après une rencontre avec le président israélien Shimon Peres, de « possibilités » de progrès du processus de paix israélo-arabe, au point mort depuis sept ans. « Il y a un sentiment que des possibilités existent (...) Il s'agit de savoir si cela peut être traduit concrètement », a-t-il estimé. « Il y a une réelle chance de succès (...) Il y a une sérieuse fenêtre de possibilités pour promouvoir la paix », a répondu M. Peres. M. Blair a été chargé par le Quartette international (Etats-Unis, Union européenne, ONU et Russie) de favoriser la création d'institutions palestiniennes stables, préalables à un Etat viable. Le négociateur palestinien en chef Saëb Erakat a affirmé à la presse à Ramallah que M. Blair entendait revenir dans la région en septembre, « pour ouvrir un bureau ». Evoquant le mandat de M. Blair, il a estimé que la création d'institutions palestiniennes ne pouvait se faire sans progrès politiques sur le terrain susceptibles de mettre fin aux mesures israéliennes dans les territoires palestiniens occupés.