Les choses s'accélèrent au sein de la formation de Djaballah avec un air de déjà-vu. Pour les observateurs de la scène politique, on risque d'aller vers un “remake” de la crise de 1998 avec cette fois-ci plus de dégâts sur l'avenir politique de Djaballah du fait que plusieurs de ses fidèles lieutenants se démarquent de sa gestion des choses du parti. En effet, 12 députés siégeant à I'APN et affiliés au mouvement du renouveau national, MRN de Djaballah, viennent d'emboîter le pas aux 7 membres de la direction qui ont annoncé, la semaine dernière, leur démission de l'organe de direction du parti en se démarquant, à travers un communiqué daté de mardi dernier, de la gestion du président du mouvement. Les nouveaux dissidents appellent la base militante à agir rapidement pour redresser le mouvement et apporter les corrections nécessaires avant que la crise qui secoue ce parti ne l'emporte définitivement. Les 12 députés, dont certains furent des alliés indéfectibles de Djaballah lors de la crise de 1998 qui a vu sa destitution d'Ennahda à l'instar d'Aribi et d'Akouchi, rejettent “le pourrissement de la situation” sur le seul compte du président du mouvement accusé de mauvaises intentions. La veille de la publication de ce communiqué de désaveu, le président du majliss echoura Mohamed Boulahia, croit-on savoir de sources proches du mouvement, a convoqué l'instance dirigeante entre deux congrès à une session extraordinaire pour le lendemain des fêtes de l'Aïd, soit le 18 novembre prochain. Pour la même date, et dans un véritable bras de fer, Djaballah a convoqué les responsables des bureaux de wilaya pour une réunion de travail. des responsables de bureaux qu'on dit proches du député de Constantine et néanmoins responsable de l'organique Lakhdar Benkhellaf, l'un des rares dirigeants restés, à ce jour, fidèles à Djaballah. Par ailleurs, les loyalistes à Abdellah Djaballah comptent organiser une session ordinaire du majliss echoura pour le 25 du mois en cours. D'ici là, la dissidence prend de l'ampleur, et l'autre clan compte sceller le sort du cheikh lors du conclave du 18 novembre. M. K.