Le président est sorti, de manière spectaculaire, de sa réserve. Que ce soit à Mostaganem ou à Oran, cinq jours ont suffi au chef de l'Etat, pour situer les points noirs qui bloquent les initiatives de développement. En ce sens, le président n'a pas mâché ses mots en incitant les autorités à faire preuve de compétence de manière à en finir avec les projets qui traînent. Comme c'est le cas de l'éradication des bidonvilles et l'impératif d'accélérer la cadence de relogement. Si l'on se réfère aux programmes de la visite du chef de l'Etat, le logement a raflé la part du lion. N'empêche que le chef de l'Etat a relevé plusieurs incohérences. A l'image de son escale dans la commune de Gdyel où Bouteflika, a même menacé de retirer plusieurs chantiers aux entreprises algériennes et de les confier aux sociétés chinoises. Retards dans les réalisations, non-respect des délais et absence d'ascenseurs dans des immeubles de 10 étages. Si l'habitat avance à pas de géant dans la wilaya de Mostaganem, en revanche, celui d'Oran demeure loin de la réalité, notamment dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. Raison pour laquelle le président est sorti, de manière spectaculaire, de sa réserve et à déclaré en face des autorités locales: «L'habitat précaire est le dernier de vos soucis!» mettant ainsi dans l'embarras, devant une centaine de journalistes, les responsables locaux. Bouteflika recommande d'accélérer la cadence en vue de nettoyer la wilaya d'Oran des bidonvilles. L'enseignement supérieur a, à son tour, eu sa dose de sévères critiques du chef de l'Etat qui n'a pas hésité à qualifier de «casernes» les édifices universitaires. Absence d'innovation et de création qui répondent aux normes d'architecture moderne. Il est vrai que nos centres et campus universitaires ne diffèrent pas des «enclos» construits en masses de béton. Dans ce cadre, Bouteflika, a, encore une fois, exhorté les responsables à réfléchir, pour réaliser des structures répondant à l'esthétique des temps modernes. «L'image de l'université n'est pas celle que l'on rêve dans les esprits», a attesté un professeur de l'université d'Es Senia qui trouve juste la sentence du chef de l'Etat. Le téléphérique, le tramway et le train, sont autant de commodités qui s'inscrivent dans la nouvelle carte de transport et ce, dans le cadre de la conception de la ville contemporaine. Encore une fois, le premier magistrat s'est opposé à tout projet ne répondant pas aux mesures de sécurité. A l'instar du téléphérique d'Oran où le président de la République a insisté sur ces notions, en invitant les promoteurs du projet à revoir les normes de sécurité et adapter le téléphérique aux critères qu'exige le transport urbain. Le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, est appelé à prendre en considération les orientations du chef de l'Etat. Toujours dans le cadre du transport, le trajet du tramway d'Oran qui démarre de la localité d'Es Sénia pour terminer dans la commune de Bir El Djir, sera revu par l'extension des lignes pour toucher les futurs projets universitaires et sportifs d'Oran. A noter que les responsables locaux entament, d'ores et déjà la réflexion sur l'étude de l'extension de la ligne de tramway vers ces deux pôles. Le projet d'envergure est celui de l'alimentation en eau potable, de la région de l'Oranie à travers le MAO (Mostaganem -Arzew-Oran). Le réservoir géant, réunissant les barrages de Kramis, Cheliff et Kerrada, alimentera la région du Dahra en eau potable ainsi que les villes d'Arzew et d'Oran. A cela s'ajoute une adduction d'eau du barrage à la station de traitement au niveau de Sidi Ladjel sachant que la région de l'Oranie, notamment la wilaya d'Oran, est connue pour son déficit en eau potable, ce sont autant de grands chantiers parmi tant d'autres que le président de la République a eu à visiter en insistant sur l'impératif de mener à terme ces projets.