Le chef de l'Etat ne se laisse pas éblouir par les présentations et les explications portant sur la notion du RHP et demande plus d'efforts pour résorber l'habitat précaire. Le président de la République continue son périple qu'il effectue depuis samedi dans les wilayas de l'ouest du pays. Après qu'il eut achevé, dimanche, sa tournée de deux jours dans la wilaya de Mostaganem, avec l'octroi d'un budget complémentaire de l'ordre de plus de 17 milliards de dinars, ce fut, hier, le tour d'Oran d'accueillir, pour trois jours, M.Bouteflika. Une visite de travail et d'inspection au programme très chargé. C'est aussi une visite à travers laquelle le chef de l'Etat donnera le coup d'envoi à plusieurs projets socio-économiques qui entrent dans le cadre du programme quinquennal. Après l'inauguration du doublement de la RN 11 d'El Magtaâ, long de 2,8km, à la limite frontalière de Mostaganem, le président a rencontré la population d'Oran qui lui réserva un accueil grandiose. Au niveau du centre-ville, et plus particulièrement à la place du 1er-Novembre, la foule bigarrée a fait fête au chef de l'Etat. Les éléments des services de sécurité ont eu du mal à contenir la foule importante en liesse qui a occupé, tôt le matin, le boulevard de la Soummam jusqu'au siège de la Sonelgaz où le bain de foule a été observé. Ainsi, sitôt arrivé à Oran, M.Bouteflika est à pied d'oeuvre, comme à son accoutumée, en donnant le coup de starter à plusieurs chantiers. Ce furent les secteurs du bâtiment et du transport qui ont été au centre de la première journée de la visite du président dans la capitale de l'Ouest. Des explications ont été données par les responsable, des deux secteurs. Lors de sa rencontre avec les responsables des secteurs concernés, le président Bouteflika n'a pas manqué de faire des observations et de porter des critiques sévères quant à la gestion de certains projets. Ainsi, contrairement à la wilaya de Mostaganem, le président de la République n'a pas été avare en déclarations et a émis plusieurs réserves consernant plusieurs projets d'envergure. Ainsi, de prime abord, la première sortie du président à l'ouest du pays traduit sa grande préoccupation concernant, notamment, le secteur du bâtiment et notamment la résorption de l'habitat précaire. Le chef de l'Etat, et d'un ton tranchant, ne s'est pas laissé éblouir par les présentations et les explications portant sur la notion du RHP, pour lequel la wilaya d'Oran a bénéficié d'un lot de 9000 logements. Marquant son intransigeance, M.Bouteflika a été catégorique sur l'éradication des bidonvilles. «Les autorités doivent se prémunir d'une fermeté implacable». Cela dit, le président interpelle, encore une fois, les responsables du secteur à mieux gérer la situation qui pourrait naître après le relogement des familles prises en charge dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. Dans ce cadre, il exhorte les autorités locales, en présence de Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat, à bien prendre les choses en main pour en finir, une bonne fois pour toutes, avec les bidonvilles. «Il faut qu'il y ait démolition systématique des bidonvilles et de l'habitat précaire» a-t-il insisté, ajoutant: «Pas de démolition de bidonvilles pour construire d'autres bidonvilles.» Dans ce chapitre, le président, a été sans nuances et ferme dans son propos, insistant sur l'impératif d'occuper les assiettes récupérées au profit de projets structurants, pour ne laisser guère de place aux squatters, qui créent de nouveaux bidonvilles. Une autres escale, d'autres recommandations, d'autres réserves sans appel. C'est au niveau de la station principale du téléphérique d'Oran, que M.Bouteflika relève l'absence des mesures de sécurité des télécabines. Le chef de l'Etat a incité les responsables du secteur des transports, en présence de Mohamed Maghlaoui et des autorités locales, à revoir la conception du projet. Comme il a souligné l'impératif d'adapter ces cabines aux normes du transport urbain. Ces dernières, selon M.Zerhouni, qui est intervenu lors des explications, ne répondent nullement aux normes de sécurité du transport urbain. Elles servent plutôt au transport des skieurs, et ne peuvent, telles qu'elles sont conçues actuellement, servir pour le transport urbain. Le téléphérique a coûté une bagatelle de 25 milliards de centimes, dont 20 milliards ont servi à sa réhabilitation et à l'installation des trois stations, et cinq autres à l'acquisition des cabines. Par ailleurs, toujours au chapitre des explications données sur le secteur des transports, le tramway d'Oran est passé au peigne fin. Ce dernier entre dans le cadre de la nouvelle carte des transports d'Oran. Aussi, le président de le République a-t-il demandé que le tramway soit raccordé au nouveau pôle universitaire de Bir El Djir. Sachant que le tramway raccorde les localités d'Es Sénia, Oran-ville, Sidi Chahmi et enfin la commune de Bir El Djir, sans toutefois concerner la nouvelle infrastructure universitaire qui sera bientôt en chantier. Cette dernière, implantée à douar Sidi El Bachir (Bir El Djir), située à la banlieue est d'Oran, aura à contenir, selon les études, quelque 40.000 étudiants. Avec cette recommandation, les responsables locaux, et d'un commun accord, sont convenus sur-le-champ d'élaborer une étude en vue de l'extension de la ligne du tramway vers cette localité, étant donné que celle-ci souffre, à l'heure qu'il est, des aléas du transport.