La cité Benchergui a été avant-hier le théâtre d'un formidable remue-ménage causé par la démolition de quarante et un habitats précaires érigés sur ce site qui en contient, par ailleurs, une grande quantité. Bulldozers et massues étaient dès les premières heures de la matinée à l'œuvre, provoquant, dans une atmosphère on ne peut plus bruyante, l'attroupement des riverains. Cette opération de salubrité publique entre dans le cadre d'un vaste programme d'éradication des bidonvilles, initiée en 2005, et qui devrait se poursuivre jusqu'en 2009. Après la démolition, dimanche dernier, des taudis de tennoudji, de la cité Meskine, du plateau du Mansourah et ceux de la poudrière à Aouinet El foul, était venu le tour du quartier populaire de Benchergui, où il a été procédé à l'anéantissement de 41 logements catalogués non conformes à l'habitat décent que les autorités locales voudraient réhabiliter dans ces cités, érigées à la hâte sous les coups de boutoir des exodes successifs qu'a connus Constantine, et qui ont largement contribué à la détérioration de son tissu urbain .Les occupants des bidonvilles détruits ont été recasés dans des logements ruraux non loin du lieu où ils vivaient sous des toits hypothétiques. C'est donc dans un souci humain et environnemental qu'un tel programme a été conçu. Mais pas seulement, car c'est surtout la dimension sécuritaire qui est la motivation première des autorités, même au niveau central, bien que demeurant inavouée. Une petite rétrospective peut nous rafraîchir la mémoire et nous indiquer que ces cités où cohabitent chômage et lumpenprolétariat ont été les terreaux, on ne peut plus fertiles, du terrorisme sanglant. Les opérations de « dégourbisation », où qu'elles soient, et au vu de ces paramètres, ne peuvent être que salutaires.