C'est le branle-bas de combat chez les producteurs de fromage, qui risquent de mettre la clé sous le paillasson si rien n'est entrepris par les pouvoirs publics pour sauver un secteur moribond, apprend-on auprès de sources proches de cette corporation. Selon notre source, l'ensemble des fromageries de l'Ouest du pays, qui fonctionnent difficilement, court le risque de fermer définitivement les portes. « Cette situation handicapante frappe de plein fouet un secteur qui produit 150 tonnes de fromage/jour, d'où notre volonté de mener âprement nos revendications sur la base de nos droits », explique notre interlocuteur. L'augmentation effrénée de la valeur ajoutée à 100% a provoqué une perte sèche de plus de 34% dans le budget de ces PME, un état de fait à l'origine de l'asphyxie des fromageries qui n'arrivent plus à s'intégrer dans le processus de la petite et moyenne entreprise, mis en place par le ministère de tutelle. « C'est une aberration car nous n'avons pas été invités à discuter des nouvelles modalités qui nous ont été pratiquement imposées de facto », déplorent les producteurs de fromage. Elan freiné Les pouvoirs publics ont décidé d'augmenter le lait à 50%, du coup, les producteurs de fromage se retrouvent ainsi pris dans le piège du travail à perte ou la fermeture imminente. Cette batterie de mesures démotive les professionnels, lesquels redoutent à présent de faire les frais d'une politique qui les voue aux gémonies. « Ces augmentations successives nous phagocytent au lieu de nous encourager. On ne peut plus faire face à ces problèmes sans le soutien de l'Etat », nous déclarent-on. Ces derniers se sentent abandonnés par les services compétents qui avaient pourtant accueilli avec optimisme l'implication des chefs d'entreprise ayant opté pour la filière fromage. Ces désagréments désavantagent ces producteurs dont l'essentiel des matières premières est importé d'Europe et en devise forte. « La fabrication du fromage repose principalement sur le lait en poudre, le cheddar et les sels de fonte qui constituent la base de la production. Tous ces produits importés constituent une barrière infranchissable à notre essor. C'est un état de fait intempestif qui freine notre élan », soutiennent, mordicus, des fromagers que nous avons rencontrés. Selon notre interlocuteur, la fabrication sur place de la matière première nécessiterait une politique ouverte sur l'esprit de la concurrence loyale et de l'esprit de compétitivité. D'autres fromagers ont évoqué la concurrence déloyale pratiquée par des indus importateurs n'ayant aucun lien avec la profession.