La situation se corse au complexe Arcelor Mittal Steel Annaba. Dans le milieu des travailleurs de cette société, l'on a la certitude que le protocole d'accord signé le 3 juin 2007 entre la direction générale et le syndicat ne survivra pas à la saisine le 5 août de l'inspection du travail pour une tentative de conciliation. Annaba. De notre bureau Certitude agitée par les syndicalistes décidés à ne plus faire de concessions. « Le syndicat a usé de tous les moyens pacifiques légaux et conventionnels afin d'amener l'employeur à respecter ses engagements, mais en vain. A présent et fort de ce constat d'échec, nous considérons qu'il est de notre droit de saisir qui de droit du différend collectif actuel à l'effet de procéder à la tentative de conciliation entre les deux parties », telle est la sanction finale par laquelle les syndicalistes ont ponctué les négociations de plusieurs heures avec leur employeur. L'on n'est plus au seul dossier de la compression de 1200 travailleurs sur les 8000 que la direction générale Arcelor Mittal Algérie voulait appliquer unilatéralement. Lors des négociations, les débats ont dépassé de très loin cette critique des syndicalistes à l'origine du débrayage de ce dernier mercredi. Les représentants des travailleurs ont, en effet, mis sur la table des négociations de ce 5 août, la montée en puissance des contrats atypiques et le recours massif à la sous-traitance dans le cadre des entreprises en réseau. Ces formes de travail nouvelles ont été considérées comme étant inadaptées aux rythmes socioéconomiques actuels. Pour les syndicalistes, dont Smaïn Kouadria, le secrétaire général par intérim du syndicat de l'entreprise, elles rendent de plus en plus aléatoire le recours aux dispositions de la législation du travail. « En l'état actuel de la situation, laisser faire l'employeur équivaut à limiter le champ d'action de la législation du travail aux seuls salariés traditionnels. Et d'exclure de son champ d'application beaucoup de nouveaux travailleurs aux statuts bancals. Si nous ne prenons garde, avec le licenciement planifié de presque la moitié des effectifs actuels, la région vivra une grave crise sociale », a estimé M. Kouadria. C'est donc avec à l'esprit ces données et d'autres contenues dans les accords collectifs conclus entre les deux parties que les syndicalistes affûtent leurs armes. La tentative de conciliation que l'inspection du travail doit impérativement entamer dans les 4 jours qui suivent sa saisine, n'est rien d'autre, considèrent les syndicalistes, que le respect des dispositions légales régissant les mouvements de grève. C'est cette dernière menace que les syndicalistes comptent brandir jeudi lors des négociations avec les représentants de la direction générale. Ces négociations devraient être menées en présence du directeur des ressources humaines pour la zone Afrique dépêché par le président-directeur général du groupe Arcelor Mittal.