Le syndicat menace de décréter une grève illimitée si l'employeur refuse de reprendre les négociations. Le torchon brûle entre le syndicat des travailleurs de l'entreprise sidérurgique Arcelor Mittal d'El Hadjar à Annaba et leur employeur indien, Lakshmi Mittal. Contre toute attente, ce dernier a décidé de licencier 1200 travailleurs. Pour ce faire, il a débloqué une enveloppe financière pour verser 60.000DA à chaque travailleur au titre de l'indemnité de départ. Les négociations relatives à la réduction du salaire, récemment entamées reprendront, a-t-on appris hier, entre les dirigeants d'Arcelor Mittal et le syndicat, demain, à la suite de l'échec d'un premier round des discussions. Ces négociations sont menées, faut-il le préciser, au nom de la direction d'Arcelor- Mittal par Willie Smith et Laurent Mallet, deux représentants spéciaux venus de Londres, de la direction du groupe multinational, leader mondial de la sidérurgie. Les travailleurs sont passés directement à l'action. Un débrayage éphémère a causé un préjudice de plusieurs dizaines de milliards de dinars en termes de chiffre d'affaires, après le refus de procéder au chargement des produits laminés destinés à l'exportation. Plusieurs centaines de travailleurs ont été, le 1er août en cours, en faction devant les locaux de la direction générale du complexe sidérurgique d'El Hadjar. D'ailleurs, des cadres dirigeants indiens et algériens ont été sommés de quitter les lieux. «C'est un volet social déguisé et sans consultation du partenaire social que tente de mettre en application Arcelor Mittal Steel. Cette démarche unilatérale de l'employeur a créé un climat d'instabilité généralisée au sein des collectifs.» Tel est l'argument avancé par les travailleurs pour justifier leur mouvement. Notons que des 14.000 postes de travail existants au 18 octobre 2001, date de prise en main du complexe sidérurgique par Arcelor Mittal Steel, il n'en reste plus que 8000. A l'horizon 2008, il ne devrait en rester que 4800. Afin de juguler cette hémorragie, le syndicat menace de décréter une grève générale illimitée si l'employeur persiste dans son refus de s'asseoir à la table des négociations.La situation asphyxiante dans laquelle s'embourbent les travailleurs du complexe d'El Hadjar ne date pas d'aujourd'hui. Depuis 2003 et chaque année, ces derniers n'avaient pas cessé d'exprimer leur inquiétude quant au flou caractérisant la position de l'employeur sur cette épineuse question. Le 31 juillet 2007, tout en soulignant le non-respect par l'employeur des engagements pris, les syndicalistes ont estimé nécessaires des discussions sur le bilan de l'application du protocole d'accord du 3 juin 2007 et le traitement du dossier des retraites. Ils revendiquent le remplacement des départs à la retraite, conformément aux engagements pris au lendemain de la cession de la majorité des actifs du groupe Sider. L'investissement auquel aspire le big boss d'Arcelor Mittal, manque de visibilit.