Si des projets sont réalisés avec une célérité exemplaire à Souk Ahras, d'autres accusent des retards dus parfois aux lenteurs des démarches administratives et souvent à des contraintes imprévisibles. Le cas de l'entreprise Hambli en est un exemple édifiant. Attributaire d'un marché pour la réalisation de 64 logements sociaux participatifs, et après achèvement des travaux de terrassement sur le terrain désigné à cet effet, l'entreprise précitée a fait l'objet d'une opposition de la part de deux citoyens se réclamant propriétaires d'une partie du terrain depuis 1989. Suivra une action en justice, sanctionnée par la désignation d'un expert par le tribunal de Souk Ahras et une décision d'arrêt des travaux émanant de la même instance. Le verdict a été annulé après cassation par la cour de Guelma. Dans une correspondance adressée aux différentes instances, le promoteur interpelle les responsables à tous les niveaux pour résoudre le problème qu'il impute à des milieux cernés à l'échelle locale. « A aucun moment mon entreprise n'a failli à ses engagements. Les travaux de terrassement estimés à 30 000 000 de dinars ont été réalisés dans les délais impartis. Nos rapports avec les 64 souscripteurs sont irréprochables, et notre relation avec les responsables locaux a de tout temps été bonne », a-t-il déclaré. Et d'ajouter :« Les retards constatés dans la réalisation d'un mur de soutènement et autres, sont indépendants de ma volonté. Les mises en demeure envoyées par la direction de l'urbanisme et la construction (DUC), ainsi que la direction du logement et des équipements publics (DLEP), n'ont pas tenu compte du litige qui m'opposait à B.A., et K.L., deux citoyens qui ont réclamé la copropriété du terrain par voie de justice. C'est au moment où les travaux étaient interrompus que les correspondances ont afflué ». Le promoteur se dit lésé, et préfère la thèse du complot. Nous n'avons pas pu prendre attache avec le DUC qui était en congé le jour de notre passage. Le DLEP dira, par ailleurs, à ce sujet : « Nous tenons à rappeler que notre objectif principal est l'épanouissement socioéconomique de cette wilaya, et que les projets d'intérêt public qui s'adaptent aux textes régissant nos rapports avec les différents partenaires jouissent d'une grande flexibilité de notre part. il est utile de rappeler, toutefois, que la DLEP qui doit rendre compte de l'état de ces mêmes projets à la tutelle, doit également veiller à leur conformité, et signaler les anomalies. Dans le cas contraire, pour ce qui est de l'entreprise Hambli, l'absence d'un mur de soutènement représente un danger réel pour plusieurs bâtisses, notamment le musée du Moudjahid, situées en aval du lot en question. Plusieurs mises en demeure adressées au promoteur sont restées sans écho. Etait-il en situation litigieuse avec des personnes se réclamant propriétaires du terrain ? Nous ne pouvions le deviner. Le danger d'un affaissement est encore vérifiable ». S'agissant de l'acte de propriété du terrain, le même responsable précisera : « Le comité de wilaya ne délivre qu'un accord de principe pour ensuite valider l'acte de propriété du terrain qui demeure tributaire de la réalisation de 10 % des travaux. Ceci est une mesure préventive contre les spéculations dans le foncier. L'entreprise Hambli est loin de ce pourcentage, et ne peut de ce fait prétendre détenir un acte de propriété ». Entre les propos des uns et les arguments des autres, les spéculations vont bon train, et les 64 postulants ne savent toujours pas de quel côté se placer. L'anarchie constatée depuis des décennies dans l'extension du tissu urbain, et les attributions à la chaîne des lots de terrain depuis au moins deux décennies, sont à l'origine de plusieurs autres situations conflictuelles.