Cette formule ne semble pas atteindre les résultats escomptés. L'investissement par le biais de la Cnac (Caisse nationale d'assurance chômage), cette récente formule mise en application dans l'espoir de résorber le chômage, d'offrir éventuellement aux chômeurs âgés entre 35 et 50 ans en quête d'emploi, une chance d'investir dans ce cadre, ne semble pas atteindre les résultats escomptés à Souk Ahras. L'existence réelle d'une convention signée conjointement par la Cnac au niveau central et les banques n'a pas encore dissuadé ces dernières pour lesquelles seule une minorité de promoteurs mériteraient étude, pour les autres c'est l'usure qui tiendra lieu de réponse. A ce titre, sur les 500 dossiers étudiés par la Cnac depuis mai 2004 à ce jour dans la wilaya de Souk Ahras, seuls 182 ont pu être transférés au niveau des banques où ils attendent l'étude technique qui excède, selon un promoteur, «parfois les trois mois pour donner un avis préliminaire (accord de principe) ou signifier le rejet du dossier, parfois fondé mais très souvent arbitraire». Cependant, concernant les lenteurs enregistrées au niveau de quelques banques dans le traitement de ces dossiers, le DG de la BEA, interrogé par notre correspondant sur ces retards, nous a répondu: «Nous avons beaucoup de dossiers, mais pour notre banque, la pierre d'achoppement c'est le manque d'effectif pour l'étude technique, je ne peux me dérober du désagrément que cela entraîne». Pour les promoteurs, les banques ne jouent pas le jeu, selon Ahmed, un chômeur qui ne sait plus à quel saint se vouer. Son dossier est en sa possession depuis quatre mois, son créneau préféré est à vocation agricole, il ne connaît personne au niveau de la Badr, il nous explique: «Si vous allez à une banque comme ça, si ce n'est pas un projet qui dépasse les moyens de la banque sollicitée, les banquiers, pour décourager les clients encombrants, vous signifient un rejet en arguant le fallacieux argument: ''Dossier non consistant et créneau non porteur''». De nos jours, c'est bien connu, les banques ne prêtent qu'aux riches. Elles créent des développés durables et non un développement durable. Pourtant, de nombreux chômeurs possèdent une idée où un savoir-faire et qui, par manque de postes d'emploi, restent sur le carreau. Pour reprendre pied dans la vie active, il leur suffit parfois d'un coup de pouce. Mais ce dont ils ont besoin, c'est de capitaux pour réaliser leurs projets. Cette situation pénalise lourdement les jeunes attentistes d'un mirifique prêt bancaire, et menace la pérennité de l'Etat par un chômage endémique et les pratiques bureaucratiques des institutions. S'ajoutent à cela les mécanismes clientélistes de quelques banques, engendrant un coût financier important à l'Etat.