Le réalisateur de L'Opium et le Bâton, Ahmed Rachedi, revient avec une production dans laquelle il lâche, le temps d'un film, la main de son personnage fétiche « Ali », pour aller à la rencontre d'une des plus grandes figures de la Révolution algérienne, puisqu'il s'agit d'un des six chefs historiques initiateurs de son déclenchement, en l'occurrence Mostefa Ben Boulaïd. Ahmed Rachedi, réalisateur est aussi jeune que son art. Le cinéaste est en effet un de ceux qui ont donné vie au cinéma algérien pendant la guerre de Libération. S'il exerce encore ce métier, si tourmenté en Algérie, ce n'est ni par un sacerdoce dévot, ni par professionnalisme dévorant, mais parce qu'il a des choses à dire. Et la meilleure façon de s'exprimer pour ce narrateur de talent demeure encore, parce que depuis toujours, à l'aide d'une caméra. Mais les temps sont durs pour le cinéma algérien. « Je regrette profondément, dit-il, que les seules occasions qui nous restent aujourd'hui pour faire du cinéma, se limitent aux manifestations officielles qui viennent accidentellement secouer l'apathie culturelle, qui chloroforme ce domaine chez nous. Ainsi, il y a ‘‘L'année de l'Algérie en France'' et hop ! On ouvre les bondes, on fait quelques films et ensuite on s'endort pendant quatre ou cinq ans… Puis, tiens c'est ‘‘Alger capitale de la culture arabe en 2007'' et c'est reparti ! Ce qui signifie que si en 2008, Alger est promue ”Capitale agricole arabe''…Il n' y aura plus de cinéma ! » « Ce qui me chagrine c'est qu'il n'existe pas en Algérie, comme partout, aussi bien aux Etats-Unis qu'au Maroc, au Mali ou en Mauritanie, des mécanismes d'aide de l'Etat qui permettent de combler le profond déficit du marché. Ce n'est pas de la faute des gens du cinéma si les Algériens ne vont plus au cinéma. Il n y a plus de salles ! Ils ont deux mille chaînes de télévisions ! Le cinéma est une fête, c'est une sortie en famille ou entre amis. Aller dans une salle partager avec mille autres personnes inconnues, dans le noir, des émotions communes. Il n'y a plus cela. Nous l'avons perdu ». Le réalisateur de L'Opium et le Bâton revient avec une production dans laquelle il lâche, le temps d'un film, la main de son personnage fétiche « Ali », pour aller à la rencontre d'une des plus grandes figures de la Révolution algérienne, puisqu'il s'agit d'un des six chefs historiques initiateurs de son déclenchement, en l'occurrence Mostefa Ben Boulaïd.