La santé est le bien le plus précieux qu'on puisse avoir. Que dire alors de ceux qui, en plus de ne pas jouir de toute leur santé, ne trouvent même pas de structures adéquates pour se faire soigner. Les établissements censés être ouverts, sont fermés comme on referme les portes de l'espoir face à l'envie de vivre. C'est le cas de Chérif Hadir Raïhana, âgée d'à peine un mois. Cette petite fille née avec plusieurs malformations souffre d'atroces douleurs sans trouver un seul hôpital qui veuille bien l'accueillir. Depuis sa naissance, le 12 juillet dernier, le père de la petite Hadir n'a pas cessé de passer d'un hôpital à un autre, armé de détermination et de documents médicaux à l'appui, pour réclamer que sa fille soit prise en charge le plus rapidement possible dans un centre de soins. « L'échographie qu'on lui a fait subir a décelé qu'en plus de la polymalformation qu'elle présente au niveau des membres, elle souffre de calculs dans la vésicule biliaire et d'une hernie abdominale qui semblent lui causer beaucoup de douleurs », nous explique, son père Chérif Kamel en nous présentant des ordonnances signées par différents médecins. « J'ai fais le tour des hôpitaux d'Alger, et là où je vais on me dit que c'est la période des congés et que ma fille ne peut être hospitalisée. Que faut-il faire dans ce cas, faut-il que je laisse ma fille mourir ? Je le refuse, mais je ne sais plus à quel saint me vouer pour pouvoir la soigner », nous dit-il, les larmes aux yeux. Outré par cette attitude de non-assistance à personne en danger dont est victime son bébé, Chérif Kamel se dit aussi victime de sa condition sociale. « Est-ce qu'un pauvre n'a pas le droit aux soins dans ce pays. Je suis démuni mais j'ai ma dignité et je connais mes droits. Un hôpital est censé s'ouvrir à tout le monde, et ma fille a le droit d'être hospitalisée et soignée. Je ne veux surtout pas l'abandonner, c'est la chair de ma chair et elle souffre », continue notre interlocuteur dont la détresse se reflète dans chacun de ses gestes et dans sa voix. Dans des lettres d'affectation pourtant signées par deux médecins de structures différentes, il est fait état d'un diagnostic sans appel sur la santé de Hadir. « Luxation de la hanche, malformation des jambes avec une scoliose-dorso-lombaire, souffle cardiaque » pour ne citer que ces maux entre autres, qui nécessitent une hospitalisation en urgence. « Là où je vais, j'emmène ma fille dans l'espoir qu'à sa vue quelqu'un aura pitié et pourra m'aider à lui trouver une place dans un hôpital, mais en vain », explique ce père en détresse. Et d'ajouter : « A la maison, nous avons peur de lui faire mal en la touchant, elle pleure à chaque fois qu'on la prend dans nos bras et elle a aussi du mal à téter sa mère, elle s'étouffe rapidement ». Par ses pleurs Raïhana lance un appel au secours à qui bien l'entendre et la délivrer de ses maux.