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L'hygiène laisse à désirer
HÔPITAUX DE LA CAPITALE
Publié dans L'Expression le 19 - 01 - 2005

Qui n'a pas eu l'occasion de se trouver dans un des hôpitaux d'Alger, soit pour se soigner ou pour rendre visite à un patient?
Ces infrastructures supposées donner aux malades l'opportunité de se faire soigner, ont souvent plus l'air d'un mouroir que d'un lieu où le malade espère trouver les conditions propices à sa guérison.
Aussi, avons-nous fait une petite tournée, histoire de vérifier les déclarations faites par des gens qui se sont présentés à notre rédaction pour se plaindre de l'insalubrité à l'intérieur des services de certains hôpitaux, à savoir le CHU Mustapha, Parnet (Hussein-Dey), Kouba et certains centres médicaux qui manquent d'hygiène à un degré très élevé.
Certes, ce sont les urgences et les services de maternité qui sont le plus touchés par ce laxisme hygiénique. De fait, les urgences et les centres d'accouchement sont les deux lieux de la consultation hospitalière les plus fréquentés, ce qui aurait dû a contrario inciter à y maintenir une hygiène de premier ordre pour préserver la santé de ceux qui viennent s'y soigner. Que dire d'un centre d'accouchement, qui accueille des dizaines de en attente de délivrance, dépourvu de conditions d'hygiène les plus élémentaires? Pis encore, dans un des hôpitaux qu'on a visités, nous avons constaté que certains patients ramènent de leurs propres draps et couvertures.«Franchement je ne peux m'allonger sur un lit qui est, il faut bien le dire, infect. A l'instar d'autres patients, j'utilise mes affaires personnelles et parfois, je demande à ma famille de me ramener même des plats préparés à la maison», nous indique une patiente.
Les mêmes déclarations nous ont été faites par d'autres malades qui ne voulaient pas rater cette occasion pour exprimer leur dégoût et déplorer le laisser-aller qui règne dans les hôpitaux censés être la vitrine de la pratique médicale.
D'ailleurs ils s'interrogent sur la mise en application des instructions relatives à une meilleure prise en charge du secteur sanitaire, données par M.Mourad Redjimi ministre de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière, sensibilisé sur cette question par ses visites d'inspection aux hôpitaux. Aussi, n'est-il pas temps de se pencher un petit peu sur le secteur sanitaire pour lui redonner sa raison d'être qui est soigner et guérir et non le contraire par le fait d'une hygiène absente et d'un laxisme général de ceux censés veiller à la bonne tenue des hôpitaux. Il faut bien que les dirigeants des hôpitaux assument leurs responsabilités devant le malade et plus généralement face à la société car il est grand temps de mettre un terme à la dégradante situation ces hôpitaux devenus de véritables mouroirs.


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