La 3e édition du Festival international d'obédience arabe s'est achevée, avant-hier soir, par le tour de chant présenté par l'artiste tunisien Saber Ribaï. La soirée a été magnifique et digne d'un festival de renom. Le public était cette fois très nombreux, et les organisateurs étaient totalement dépassés. Le copinage et le bricolage ont pris le relais. Si l'on connaissait un uniforme quelconque ou un employé de la wilaya, on se trouverait bien assis, sinon on est bien obligé de se mêler à la foule ou de supplier et de jouer au chat et à la souris pour avoir une bonne place. Le tour de chant du Tunisien fut un véritable succès. Très bien reçu par le public, l'artiste a enchanté ses fans en interprétant ses plus belles chansons et même une inédite de raï extraite de son dernier album El ghorba. Durant plus de deux heures, Saber a enchanté la foule d'admirateurs en délire. Allah, Allah ya baba, Ya mdellal, ou encore Nwakel aâllik rabi. Ce dernier tube qui n'a rien à envier au raï algérien et d'autres chansons bien rythmées a fait danser le public dans une ambiance endiablée ; fumigènes, paillettes et feux d'artifice ont illuminé le ciel et la nuit de cette dixième et ultime soirée de la 3e édition du Festival de Djemila. Cette édition s'est distinguée par la participation de quelques célébrités arabes et maghrébines de l'ancienne et de la nouvelle générations, tels le géant marocain Abdelhadi Belkhayat, Rédha Al Abdallah, cheb Jellani, Iheb Tewfiq, Wael Djessar, Carole Samaha et des artistes algériens tels que Lotfi Double Kanon, cheba Yamina, Nadia Baroud, Bariza, Khalass, cheb Toufik, Abdelkader Khaldi, Ahmed Toumi, Salim Chaoui… Cette manifestation s'est caractérisée aussi par l'absence du public. Pendant plusieurs soirées, on a remarqué que les services de sécurité et d'encadrement étaient plus nombreux que le public et durant les deux premières soirées, on a laissé entrer les jeunes de la cité qui poireautent pendant des heures, le sésame des lieux coûtant trop cher : 500 DA et 700 pour les dernières soirées. Alors que les invitations distribuées étaient plus répandues que les tickets payants chez les VIP, bonjour la rentabilité. L'organisation s'est caractérisée par des défaillances et des déficits monumentaux. Les premiers responsables de l'organisation se sont volatilisés dès la 1re soirée et ont laissé derrière eux des comparses sans la moindre efficience. Le travail bâclé a animé les différentes soirées, le programme était chamboulé à chaque fois, le spectacle ne commençait qu'à une heure très avancée et les spectateurs rentraient aux aurores. Les raisons d'une « bouderie » Le site choisi, mal placé, ne convient pas à l'activité. L'absence des moindres commodités a été plus d'une fois constatée, les spectateurs ne pouvaient prendre de rafraîchissements ni même acheter un sachet de chips sur les lieux ! Les spectateurs, qui venaient parfois de loin, attendaient des heures durant le début de la soirée. Les horaires n'ont jamais été respectés et le programme a souvent été chamboulé sans aucune explication. La vente de souvenirs n'a pas été non plus au programme. Les enfants de Djemila qui auraient pu et dû participer dans la logistique du festival ont été entièrement écartés. Ils étaient étrangers chez eux ! L'information et la communication ont été oubliées : le public ignorait la tenue du festival. Selon les organisateurs, le budget alloué au festival ne permettant pas de prendre en charge ce volet essentiel. La presse a eu droit à la cinquième ou sixième rangée et aux attentions très particulières des gens de la sécurité. Les vigiles, comme à chaque fois, les ont empêchés d'accomplir leur travail et ont même agressé certains membres de la corporation. A signaler qu'en plus, des centres de presse ont été installés par la wilaya dans les lieux de résidence des journalistes et sur le site de Djemila. Toutes ces carences et défaillances qui ont caractérisé cette édition permettent de faire un constat d'échec sur le plan de l'organisation, et comme le reconnaissent les responsables, les objectifs visés au début n'ont pas été atteints. Notons que les gens de la presse qui ont couvert le Festival de Djemila ont été une nouvelle fois victimes du comportement des vigiles de la société privée chargée de la sécurité. Ces derniers se sont comporté en voyous, se sont montrés grossiers et violents avec les journalistes dont le seul tort était de faire leur travail. Pour la dernière soirée et comme pour la plupart des soirées d'ailleurs, les vigiles auraient, parait-il, reçu l'instruction de les insulter et de les molester. La chargée de la communication du festival a décidé de mettre à la porte un journaliste qui ne s'est pas laissé faire et qui a eu une prise de bec avec les cerbères spécialement montés contre la presse. Il est indigne et inconcevable qu'on puisse vouloir empêcher les gens de faire leur travail. Ce qui a fait que ces derniers ont décidé de se retirer et de ne point participer au point de presse organisé, sur les lieux, avec le chanteur tunisien Saber Ribaï. Cette conférence se déroulera quand même, à 3h du matin, au niveau de la résidence de la wilaya, lieu de retranchement de l'invité d'honneur de la troisième copie à mettre aux oubliettes.