CHier, dans la matinée, des dizaines d'habitants de Ouled Benziane, très vite rejoints par d'autres agglomérations dépendantes de la commune de Béni Mester, à une quinzaine de km du chef-lieu de la wilaya de Tlemcen, se sont regroupés devant le siège de l'APC avant de décider carrément de le fermer et d'empêcher quiconque d'entrer ou d'en sortir. Les manifestants, des humbles villageois qui tenaient à ce que leurs protestations se fassent sans heurts, dénonçaient de toutes leurs forces le mal vivre, le dénuement et le manque de projets de développement dans leurs régions. « Avec tout l'argent qu'il y a et qu'on donne à notre wilaya, souvent avec ostentation, nous, nous n'en voyons pas la couleur dans notre vie de tous les jours. Autant il y a énormément d'argent, autant nous nous appauvrissons davantage, c'est incompréhensible », témoignent avec colère des jeunes et des moins jeunes, la misère se lisant sur leurs visages émaciés. « Nous manquons de tout, malgré tous les programmes de développement annoncés avec tambour et trompette par les pouvoirs publics. La wilaya de Tlemcen, ce n'est pas seulement la ville du chef-lieu, ce sont les 53 communes des 20 daïras, sans discrimination. » Discrimination En l'absence des autorités locales (le wali en congé annuel et le chef de Daïra ne s'étant pas manifesté jusqu'à 13 h), les manifestants continuaient à assiéger la mairie, dans l'attente d'un interlocuteur, et bien « gardés » par des éléments de la gendarmerie nationale. « Nous avons longtemps patienté, croyant naïvement que les responsables allaient lorgner du côté de notre commune, mais apparemment être loin des yeux de Tlemcen ville, c'est être loin des coeurs. Nous avons choisi cette façon pacifique de protester pour attirer l'attention des hautes autorités de l'Etat sur des Algériens de l'Algérie profonde dont personne ne se soucie. Regardez autour de vous, avez-vous l'impression d'être dans un pays qui clame l'égalité et une vie digne pour tous les Algérien ? », s'interrogent les citoyens. Hier, il était impossible d'avoir un avis ou une déclaration d'un responsable, tant, et c'est devenu une habitude, en l'absence du chef de l'exécutif, c'est le black out total. Les seuls qui ont pu émettre un semblant d'explication, sous le seau de l'anonymat, ont tenté de minimiser les faits. Comme de coutume ! Nous y reviendrons...