L'inspection du travail de la wilaya de Guelma a été destinataire, il y a quelques jours, d'un dossier relatif à des revendications émanant d'un groupe de retraités de l'ex-Enasucre de Guelma, réclamant leur dû en rapport avec les 10% des actions qui leur reviendraient de droit, estimant également que la cession de leur entreprise sucrière s'est faite sans qu'ils soient consultés. Ils accusent leurs détracteurs de faux et usage de faux, la justice, nous dit-on, a été également saisie. Il s'agit en fait d'un groupe de 250 retraités qui ont pour la plupart fait carrière au niveau de l'unité sucrière qui a vu le jour en 1974 à Guelma. Au début des années 1990, la situation financière de l'Enasucre était telle que l'administration de l'époque, pour alléger ses charges, avait proposé à un nombre très important de ses employés de partir en retraite anticipée. Chose faite, mais sous réserve de réintégrer la société en cas d'amélioration financière tout en conservant leurs droits sur leurs actions, soit 10% de la valeur de l'ex-Enasucre. Cette déconfiture ne durera pas longtemps, puisque avec la hausse du prix du sucre, cette dernière avait procédé au recrutement d'un nouveau personnel, qui serait selon leurs dires sans qualification et par là même a omis de faire appel aux retraités comme convenu, mis à part une poignée en guise de poudre aux yeux. Plus grave encore, disent-ils, lors de la cession de l'entreprise dans le cadre de la privatisation, cette même administration a cautionné cette transaction et l'a cédée avec les parts d'actions des retraités sans qu'ils soient associés. Ils dénoncent ainsi un faux en écriture en retirant les véritables actionnaires de cette transaction. Un ultime affront leur sera fait, lorsque leurs anciens collègues réembauchés (14 personnes) ainsi que les nouvelles recrues contractuelles auraient bénéficié des fameux 10% lors de la cession de l'ex-Enasucre à un privé. Qu'en pense l'inspection du travail de la wilaya de Guelma ? En fait, selon cette administration, c'est un cas nouveau pour elle, vu que le dossier lui est parvenu de l'inspection générale du travail (Alger) via l'inspection régionale de Annaba. Les textes sont destinés à gérer des situations en rapport avec des employés en exercice, l'ordonnance 01-04 du 20 août 2001 relative à l'organisation et privatisation des entreprises est claire pour l'octroi des 10% à titre gracieux. La relation de travail employeur-employés doit exister à la date de la privatisation. Néanmoins, selon l'inspection du travail de la wilaya de Guelma, les retraités plaignants ont bénéficié dans le passé d'une première tranche de leurs actions pour un versement de 426 000 DA, il reste un second versement qui aurait dû être finalisé en 1989. Comment s'effectuera-t-il aujourd'hui ? Cette somme est-elle assujettie à l'imposition fiscale ? Autant de questions qui restent sans réponse mais du ressort des hautes sphères du ministère chargé de la privatisation. Dans l'immédiat, il serait question de recourir à la justice, nous avouera l'un des retraités.