La cession de la sucrerie-raffinerie de Guelma, patrimoine de l'entreprise nationale du sucre (Enasucre) au profit d'un repreneur national privé ayant pris effet le 11 avril 2007, soit quelques mois après que le conseil des participations de l'Etat l'a accordé pour un montant global de 1, 5 milliard de dinars, connaît depuis cette date moult problèmes. Les 300 employés, à travers leurs syndicalistes, mettent la pression pour faire valoir leurs droits à diverses primes, quant au repreneur, il exige un minimum de rendement. Allons-nous vers l'impasse ? Après que le syndicat a déposé un préavis de grève de 3 jours, qui devrait prendre effet si les deux parties ne trouvaient pas un terrain d'entente, celui-ci devrait être sanctionné par un PV de conciliation sous l'arbitrage de l'inspection du travail de la wilaya de Guelma. En effet, le secrétaire général de la section syndicale de la Sorasucre SPA Guelma déclare : « Nous nous sommes réunis début du mois de janvier dans le cadre de notre assemblée générale. Nous avons dressé un procès-verbal dans lequel nous invitons le repreneur à se conformer à ses engagements, notamment la convention collective, ainsi que rétablir l'ensemble des primes de rendement collectif et individuel, des heures supplémentaires, les indemnités d'expérience professionnelle, d'astreinte, d'inventaire, l'application du précédent PV de conciliation… et la liste est très longue !! ». Et d'ajouter : « Nous avons déposé un préavis de grève qui prendra effet si l'inspection du travail ne réussit pas à dégager un terrain d'entente durable ». D'autre part, Aïssa Barache, président directeur général de la Sorasucre, nous confiera ceci : « Les mouvements de revendication auxquels nous assistons étaient tout à fait prévisibles, ce sont de vieux réflexes hérités de l'ancien système. Les employés me demandent des primes de rendement, alors que l'usine ne tourne qu'à 30 % de ses capacités. Il ne faut pas oublier que du 11 avril 2007 à septembre de la même année, l'usine était à l'arrêt. Notre équipement de production d'énergie nous a fait défaut. Après avoir fait l'acquisition de cette turbine, non disponible sur le marché national, nous avons, dans un premier temps raffiné la cargaison d'un bateau de sucre roux, aujourd'hui nous en sommes au deuxième, malgré cela nous atteignons tout juste une capacité de production de 100 à 120 t/jour ; en clair, trois fois moins que le minimum requis. Néanmoins, nous nous engageons, dans une première phase, à une remise à niveau de l'usine en matière d'automatisation et régulation. Nous investirons 580 MDA en ce sens ». Au moment où nous mettons sous presse, syndicalistes et repreneur sont toujours au niveau de l'inspection du travail, nous affirme-t-on, au secrétariat de la Sorasucre. Nous y reviendrons.