Communes pauvres, élus riches. L'équation a fait pousser des cheveux blancs aux jeunes mathématiciens chevronnés qui n'arrivent pas, hélas, à la résoudre ne serait-ce que partiellement. Ces jeunes doués faisant appel aux statistiques qu'ils ont eux-mêmes vérifiées en se référant aux données fiables, ne parviennent pas à expliquer l'origine de la colossale fortune dont jouissent aussi bien certains ex-élus que ceux demeurant en activité dans plusieurs communes dites défavorisées d'Alger. Se basant sur le calcul cumulant deux salaires accordés à la fois aux élus, ces jeunes chercheurs trouvent des difficultés à expliquer la provenance des biens en possession de ce type d'élus considérés comme indélicats après avoir accompli tant de pratiques douteuses, donc à ne pas confondre avec une minorité d'élus intègres. Des véhicules rutilants, des appartements haut standing, des locaux commerciaux, des lots de terrain, les considérables sommes d'argent accumulées durant le mandat constituent un échantillon représentatif de ces biens. « Laissons l'équation et prenons les faits », recommande un citoyen réputé par sa probité. Ce dernier déclare avoir connu un ex-élu ayant exercé la fonction de « clando » pour les intimes. Présentement, cet ex-chauffeur de taxi clandestin est propriétaire d'une somptueuse villa et de plusieurs magasins. Il a connu aussi un président d'une APC qui prononça l'expression « va-et-vient » au lieu de « recto verso » s'agissant d'un photocopie. En fin de mandat, cet ex-élu, promu « bêtisier de l'année », a fait main basse sur certains lots de terrain et sur quelques locaux commerciaux réalisés exclusivement pour lutter contre le chômage par le biais de tierces personnes et de décisions antidatées. Par la suite, il a vendu la mèche à ses successeurs qui, en toute impunité, font pérenniser les mêmes pratiques aux dépens du contribuable.