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plongé dans un coma profond dans un hôpital parisien
Le dernier exil de Arafat
Publié dans El Watan le 06 - 11 - 2004

De folles rumeurs ont circulé tout l'après-midi de jeudi sur l'état de santé de Yasser Arafat. Il passait de vie à trépas toutes les demi-heures. Les rédactions étaient fébriles, les nécrologies sorties des frigos. Le président Jacques Chirac a affirmé l'avoir vu vivant à l'hôpital militaire de Clamart (banlieue parisienne), sans autre précision.
Malgré les démentis des autorités médicales, la mort du leader palestinien était quasi officielle. Hier matin, la représentante de l'Autorité palestinienne en France, Leïla Chahid, visage torturé par la souffrance, a déclaré que Yasser Arafat se trouvait dans un coma réversible, entre la vie et la mort. En clair, il se trouve dans une situation très critique. Leïla Chahid écarte toute idée de démission : « Pourquoi démissionnerait-il ? Il y a un vice-président qui assumera les fonctions du comité exécutif de l'OLP. Les institutions palestiniennes ont prévu des postes de vice-présidents à toutes les institutions que préside Yasser Arafat. Les vice-présidents assumeront les responsabilités en temps voulu. » Plusieurs centaines de personnes se sont rendues aux abords de l'hôpital de Clamart afin de prier pour le rétablissement de Arafat. La succession de Yasser Arafat est plus ouverte que jamais. Avant sa maladie, il a refusé de désigner un dauphin. Selon le quotidien israélien Maariv, il a remis un testament à ses proches dans lequel il désignerait pour successeur Farouk Kaddoumi, chef du département politique (Affaires étrangères) de l'OLP et adversaire déclaré des accords de paix d'Oslo. Ce que Ahmed Qoreï, Premier ministre palestinien , a immédiatement démenti. Et la dégradation de la santé du vieux chef, 75 ans, attise toutes les ambitions, et pas seulement en Palestine. Très lucide, Leïla Chahid remarque que Yasser Arafat « peut se réveiller ou ne pas se réveiller ». Les médias font de plus en plus état de tractations entre l'Autorité palestinienne et Israël sur le rapatriement de la dépouille du raïs. Ariel Sharon a opposé un refus catégorique à un enterrement à Jérusalem où Yasser Arafat est pourtant propriétaire d'un modeste terrain de 13 m2. Et le vœu du chef de l'Autorité palestinienne est d'être inhumé à Al Qods. Les services de sécurité palestiniens ont été placés en état d'alerte jeudi soir pour parer à d'éventuels débordements en cas de décès de Yasser Arafat. Une réunion extraordinaire des 13 mouvements palestiniens, islamistes compris, était prévue hier soir pour prévenir une situation chaotique si l'état du raïs devait empirer. Selon le dernier communiqué de l'hôpital Percy, l'état de santé du Président palestinien Yasser Arafat « ne s'est pas aggravé » et est « considéré comme stable par rapport au dernier bulletin de santé », a annoncé hier le médecin général Christian Estripeau, chargé de la communication du service de santé des Armées.

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