La santé d'Abou Ammar s'est subitement dégradée, mercredi après l'iftar, semant l'inquiétude parmi le peuple palestinien. Le président palestinien Yasser Arafat a été transféré, hier, en France à l'hôpital militaire Percy de Clamart, près de Paris. Cet hôpital militaire de haut standing reçoit, pour soins, les hautes personnalités. Un pavillon spécial à été réservé au président palestinien arrivé, hier vers 11 heures (GMT), dans un avion militaire français sur la base militaire de Villacoublay près de Paris et immédiatement transporté à l'hôpital Percy pour y subir les examens approfondis que nécessite son état. Le ministre français de la Défense, Mme Alliot-Marie a indiqué à ce propos que M.Arafat sera installé «dans une chambre spéciale, réservée aux hautes autorités». Le président palestinien selon les premières indications des médecins qui l'ont examiné dans son QG de la Mouqataâ, souffre «d'une anomalie du sang». Un médecin qui l'a examiné à déclaré sous le couvert de l'anonymat, que «des cellules sanguines qui normalement détruisent les microbes sont en train de détruire les plaques de sang». Jeudi à Paris, le porte-parole de l'Elysée, Jérôme Bonnafont avait annoncé qu'«à la demande de l'Autorité palestinienne, la France va accueillir Yasser Arafat pour y être hospitalisé et envoyer un avion dans la région pour le transporter». C'est hier que le président Arafat a quitté Amman, -la capitale jordanienne où il a été transféré le matin par un hélicoptère de l'armée jordanienne-, pour la France, à bord d'un avion militaire français. La communauté internationale a vivement réagi à l'annonce de la dégradation de la santé du vieux leader palestinien, Yasser Arafat, qui se bat depuis 60 ans pour libérer les territoires palestiniens occupés et l'érection d'un Etat palestinien indépendant. Ainsi, le président français, Jacques Chirac, lui a adressé «ses voeux les plus sincères de guérison». Même le président américain, George W Bush, qui n'a jamais daigner recevoir le président palestinien, s'est dit préoccupé par la santé du leader palestinien, déclarant au quotidien USA Today «Nous sommes évidemment préoccupés par son état de santé, comme nous le serions pour l'état de n'importe quel dirigeant». Souffrant depuis quelques jours, ce qui nécessita d'ailleurs son examen en début de semaine dernière par une équipe médicale tunisienne, -venue spécialement de Tunis-, le président palestinien Yasser Arafat, 75 ans, était ce week-end dans un état jugé préoccupant. Le vieux combattant palestinien semble maintenant engagé dans son ultime combat: celui contre la maladie. Souffrant déjà depuis trois ans d'un cancer du pancréas, selon des sources palestiniennes, le président Arafat a vu son cas s'aggraver par l'isolement dans lequel le gouvernement israélien l'a maintenu depuis décembre 2001. C'est mercredi soir juste après la rupture du jeûne, que l'état de santé de M.Arafat s'est subitement dégradé alors qu'il était alité depuis quelques jours pour un traitement d'une grippe dont il avait beaucoup de mal à se remettre. Dans un communiqué, le conseiller du président Arafat, Nabil Abou Roudeina, avait indiqué qu'«une équipe de médecins tunisiens et palestiniens examinent le président» soulignant que «le président avait besoin de plus de repos en raison de sa fatigue». Toutefois sous le couvert de l'anonymat, un responsable palestinien avait pour sa part estimé «la situation est grave et nous devrons examiner demain (jeudi) ce que nous devons faire au niveau de la direction palestinienne». Dans le même moment, le secrétaire général du gouvernement palestinien, Hassan Abou Lebdeh, déclarait à CNN que la santé du président Arafat «était critique en ce moment» (mercredi soir, Ndlr.). L'annonce de la brusque détérioration de la santé d'Abou Ammar a fait sortir les Palestiniens dans les rues. Al Jazeera ouvrait son journal du soir de mercredi sur cette nouvelle concernant l'état de santé du président palestinien. Il est de fait que la maladie de Yasser Arafat, -qui reste le pivot irremplaçable du combat du peuple palestinien pour son indépendance et l'édification de son Etat-, ouvre une nouvelle donne pour le dossier israélo-palestinien d'une part et donnera sans doute aux responsables palestiniens de clarifier des rapports inter- palestiniens, plus ou moins en crise depuis plusieurs mois. De fait, dès l'annonce de l'altération de l'état de santé du président Arafat, les spéculations ont commencé à circuler, d'aucuns annonçant la mise sur pied d'un triumvirat, d'autres spéculant sur l'après-Arafat. Ce qui amena un membre de la direction palestinienne, Abbas Zaki, à démentir fermement l'installation d'un comité d'urgence tripartite. De fait, le comité exécutif de l'OLP se réunit aujourd'hui à Ramallah, réunion ordinaire prévue de longue date, selon des sources proches du CE/OLP, pour examiner la situation dans les territoires occupés et aussi la donne Arafat. Comme le note un membre du comité exécutif de l'OLP, «Il s'agira de la première réunion du comité exécutif sans Yasser Arafat». Il ne fait pas de doute aussi, que le comité exécutif aura a examiner la délicate question de la continuité du pouvoir, de même que de pourvoir à la désignation d'un responsable assurant l'intérim du président palestinien. C'est Mahmoud Abbas, secrétaire général du CE/OLP qui présidera cette réunion en l'absence du président Arafat. Toutefois, selon des sources concordantes, le président Arafat a accepté d'aller se faire soigner en France après avoir reçu des garanties de la communauté internationale quant à son retour à Ramallah. Plusieurs pays et responsables du monde, dont l'Union européenne, ont intervenu dans ce sens auprès des autorités israéliennes, lesquelles auraient assurées que Arafat pouvait «aller où il veut et retourner quant il veut». Il reste que la maladie du président Arafat va ouvrir une nouvelle page pour le peuple palestinien et sa lutte séculaire pour sa liberté et son indépendance.