Rien ne va plus au FLN. Abdelaziz Belkhadem et son parti passent par une zone de turbulences. L'absence de Salah Goudjil et Amar Saâdani à la dernière réunion de l'instance exécutive du parti n'est que la goutte qui a fait déborder le vase. La désignation des nouveaux mouhafedh est, selon une source proche du parti, à l'origine de la crise. Cela même si Abdelkrim Abada, chargé de l'organique au sein du parti, tente de minimiser l'ampleur du malaise. « Salah Goudjil et Saâdani sont en congé et c'est leur droit. Tout ce qui s'est dit jusque-là n'est que spéculation. Il n'y a aucune crise », déclare Abdelkrim Abada. Ce dernier reconnaît toutefois que « certains militants n'étaient pas contents ». Mais, indique-t-il, « il n'y a pas le feu dans la demeure ». D'ailleurs, souligne-t-il, l'opération de désignation des mouhafedh a tiré à sa fin. « Il ne nous reste qu'un petit nombre de wilayas où nous n'avons pas désigné de mouhafedh. Il s'agit notamment des wilayas d'Oran, de Batna, de Khenchela, de M'sila… Dans ces wilayas, nous n'avons pas pu désigner un des bureaux de mouhafedh et nous avons mis en place des commissions transitoires dirigées par des coordinateurs », précise-t-il. Cependant, selon nos sources, Salah Goudjil s'est absenté lors de la dernière réunion pour contester la désignation du mouhafedh de la wilaya de Sétif. « Lors de la campagne électorale pour les législatives du 17 mai dernier, Salah Goudjil, étant tête de liste FLN au niveau de Sétif, aurait promis à l'un de ses pairs de le nommer à la tête de la mouhafadha. N'ayant pas réalisé ses promesses, Salah Goudjil a préféré démissionner que de subir les remontrances de ses amis », précise notre source. Contacté par nos soins, Salah Goudjil affirme qu'il n'a pas démissionné. « J'ai gelé ma mission au niveau de l'instance exécutive et j'ai pris mon congé », lance-t-il. Notre interlocuteur précise aussi qu'« il n'avait pas demandé à être désigné comme vice-président de l'APN et que le mouhafedh de Sétif n'est pas encore désigné ». « Je ne veux pas être désigné. Je veux être élu », dira-t-il. Contrairement à Abdelkrim Abada, Salah Goudjil ne nie pas l'existence d'un problème au niveau du parti. « Je ne ferai aucun commentaire pour le moment. Si j'aborde un sujet, je ne le ferai pas sans me référer à d'autres problèmes », lance-t-il. Voulant laver son linge sale en famille, la direction nationale du FLN semble avoir échoué. En proie à des problèmes d'ordre organique qui durent depuis le 8e congrès bis, le FLN peine à retrouver sa stabilité. En plus des conflits au sommet, le parti souffre aussi de la grogne itérative de la base. En effet, environ 230 militants du parti à Bouira se sont rassemblés mardi dernier devant le siège national à Alger pour contester « l'attitude démissionnaire » de la direction. Ces militants protestent notamment contre le retard mis pour la désignation du mouhafedh de la wilaya. Que fait Abdelaziz Belkhadem ? Est-il dépassé par les événements ? On n'en sait rien.