Afin de mesurer le niveau de pollution en particules toxiques de l'air respiré dans la capitale italienne, des scientifiques du Centre national de recherches ont procédé, durant des mois, à une étude comparative, la première du genre dans le monde, entre trois métropoles, deux italiennes, Rome et Taranto, et Alger. Rome. De notre correspondante Quelle ne fut grande la surprise des chercheurs qui, décidés à traquer la présence de dioxynes dans les échantillons examinés, se sont trouvés devant une tout autre substance. Car, outre les molécules de benzopirènes soupçonnées d'être cancérigènes, et autres éléments suspendus toxiques, ils ont décelé une forte concentration dans l'air de traces d'une poudre blanche qui, une fois analysée, fut reconnue sans aucune marge d'erreur comme étant... de la cocaïne. Stupéfiant résultat ! C'est le cas de le dire. Le quotidien milanais, Corriere Della Sera, qui publie le compte rendu de cette inédite découverte scientifique, atteste que l'air de Rome, outre un fort taux de cocaïne qui, une fois consommée, laisse ses particules alcaloïdes suspendues dans l'air ambiant, contient également des résidus de cannabis, de caféine et de nicotine. Les Romains, sans le vouloir, sniffent donc quotidiennement des substances psychotropes et respirent des substances excitantes. Les mauvaises langues disent que c'est sans doute pour cela que les habitants de la Ville éternelle passent pour être les individus les plus irritables et les moins courtois de la péninsule. En effet, cette concentration en cocaïne dépasse le taux des 200 picogrammes par mètre cube d'air quotidiennement inhalé. C'est-à-dire à peine 5 fois inférieure au seuil de toxicité reconnu par la loi, expliquent les chercheurs. Le directeur de l'institut de lutte contre la pollution du Cnr affirme que ses laborantins s'attendent à trouver un taux similaire dans les villes de Milan et de Bologne. C'est la première fois que l'analyse de l'air dans une ville italienne révèle un tel constat. Il y a quelques années, des prélèvements faits sur l'eau de deux fleuves, le Pô et la Tamigi, par les chercheurs de l'institut Mario Négri de Milan, ont décelé 40 000 doses quotidiennes de cocaïne dans une région habitée par 5 millions de personnes, rappelle le Corriere Della Sera. Rassurez-vous, rien de tel n'a été décelé dans les échantillons de l'air d'Alger, analysés par les chercheurs du CNR italien. On peut donc affirmer, avec une certitude scientifique, que respirer à plein poumon l'air d'Alger ne met pas dans un état second, sauf peut-être pour certains natifs de la ville, trop nostalgiques et de retour d'un très long exil.