La liste des malades atteints de néphrite aiguë s'est allongée, hier encore, avec l'admission de 13 nouveaux patients souffrant de symptômes provoqués par un syndrome néphrétique, a indiqué hier le directeur de la santé (DSP) de Sidi Bel Abbès. Selon le médecin-chef du service néphrologie, Dr Bouterfas, les nouveaux cas enregistrés ces dernières 48 heures portent désormais à 55 le nombre de malades hospitalisés au CHU Hassani Abdelkader. Ils ont été décelés à Sidi Khaled, Ben Badis et Sidi Bel Abbès (quartiers Est). « Il s'agit de malades qui ont été orientés vers le service de néphrologie par le biais des urgences médico-chirurgicales (UMC) du CHU de Sidi Bel Abbès et des différents secteurs sanitaires de la wilaya pour une glomérulonéphrite aiguë », révèle un rapport circonstancié communiqué au ministre de la Santé. Selon ce rapport, les motifs d'orientation sont des œdèmes du visage et des membres inférieurs, une hypertension artérielle, une hématurie et une protéinurie. « Le début de la maladie remonte à une semaine avant l'admission et s'est manifesté par l'apparition d'une infection ORL (pharyngite), une gastro-entérite (diarrhée, vomissements) », signale Dr Bouterfas qui semble privilégier la piste d'une glomérulonéphrite aiguë (GNA), comme l'ont confirmée les premières analyses réalisées par l'hôpital de Beni Messous. Pour certains épidémiologistes, l'hypothèse d'une infection virale à l'origine de ce phénomène n'est pas à écarter, tant que les résultats des analyses complémentaires sollicitées ne sont pas connus. Les premières analyses ne permettent pas de statuer sur l'origine du mal », disent-ils. Ainsi, plusieurs hypothèses ont été formulées pour essayer d'expliquer la genèse de ce phénomène, notamment celle d'une contamination provoquée par des produits toxiques. Des médecins du secteur sanitaire de Sidi Bel Abbès ont indiqué, à ce propos, que de fortes présomptions ont été émises quant à l'utilisation de certains insecticides dans les quartiers est de la ville de Sidi Bel Abbès. « Une glomérulonéphrite aiguë d'origine toxique est peu probable », ont-ils cependant précisé en fin de journée. Il reste alors l'origine virale du phénomène que les médecins du service infectieux mettent en avant. A signaler que le syndrome néphrétique est, selon les médecins, caractérisé par le passage anormal, à travers le filtre glomérulaire, de protéines du plasma. Ce défaut de filtration est la conséquence de toute une gamme de processus lésionnels incluant des désordres immunitaires, des atteintes toxiques, des anomalies génétiques ou biochimiques, des maladies vasculaires. Par ailleurs, le ministre de la Santé, en visite hier à l'hôpital de Sidi Bel Abbès, a affirmé que « l'évolution de la maladie est positive, c'est-à-dire qu'il n'existe aucun danger pour les malades pour les heures qui suivent ». « Ce qui est rassurant, c'est que cette maladie ne soit pas contagieuse », a-t-il ajouté. Au terme de la réunion qu'il a tenue avec le staff médical en charge du suivi des malades, Amar Tou a indiqué également que « d'autres résultats seront communiqués dans les heures qui suivent, après réception des résultats des analyses supplémentaires ».