Ayant rédigé avec deux autres historiens français une tribune où il est souligné que « le refus de la repentance pour les crimes coloniaux a pour objectif d'entraver le travail des historiens », Benjamin Stora revient dans cet entretien sur cette initiative. Il explique le but de cette action et relève aussi l'importance du travail de mémoire dans la mise en place de tout projet politique tendant à renforcer les liens entre les populations des deux rives de la Méditerranée. Ainsi, selon lui, l'idée de l'Union de la Méditerranée prônée par le président français est difficile à concrétiser en dehors de la mémoire des peuples. Il invite, dans ce sens, Nicolas Sarkozy à se débarrasser de son double discours sur le passé colonial pour faire avancer les relations avec la rive sud de la Méditerranée, notamment l'Algérie.