« Il est désolant de voir de telles pratiques », se plaignent des usagers du transport urbain de la ville d'Arzew. Ce jeudi, vers les coups de midi et demi, l'autobus menant du centre-ville vers la cité Zabana atteint l'arrêt au niveau du Palais de Justice, le chauffeur stationne son véhicule et en descend. Ce qui surprend certains passagers non encore « initiés » alors que d'autres leur expliquent que ce n'est pas la première fois. « C'est toujours comme ça, c'est devenu une habitude », lancent ces derniers en prenant leur mal en patience. Le chauffeur a abandonné son siège pour donner un coup de main, ou plutôt un « coup de gueule », à son receveur qui avait déjà traversé l'artère à double voie à la recherche de nouveaux passagers. On est jour de marché. Les bras chargés, de nombreux citoyens venant du « souk », implanté pas très loin, affluent vers l'intersection du tribunal pour prendre un des transports, autobus ou taxi, desservant la ville. « Aya ! Zabana ! Zabana ! » leur lancent les deux employés de ce moyen de transport urbain lancé à Arzew, il y a quelques années, et qui devait servir de modèle-pilote censé être appliqué au niveau du chef-lieu de wilaya. Le manège dure plus de cinq minutes et à bord de l'autobus, les esprits commencent à s'échauffer, certains usagers exaspérés descendent préférant prendre un taxi au lieu de supporter l'indifférence des deux employés qui font la sourde oreille. Ceux qui avaient déjà payé leur ticket à 10 DA avant d'atteindre cet arrêt trop « prolongé », contrairement au cahier des charges initialement mis au point après une longue étude, se trouvent coincés. De l'autre côté de la double voie, le même manège, un deuxième autobus venant de la cité Emir Abdelkader pour rejoindre le centre-ville est en stationnement « longue durée ». Les collègues des deux véhicules palabrent tout en lançant leurs cris de rabatteurs : « Zabana ! » « El bled ! » « Zabana ! » « El bled ! », sans aucune considération pour les passagers qui s'impatientent en se rongeant les nerfs. D'autres anomalies sont dénoncées par les usagers et le problème de déplacement des Arzewiens demeure entier. On constate toujours ces longues attentes au niveau de la station de taxis du centre-ville en fin de journée et, pareillement dans les cités où l'on continue à poireauter longtemps avant de trouver le transport. Apparemment, le transport urbain par autobus lancé par l'APC d'Arzew en collaboration avec la direction des transports de la wilaya d'Oran ne répond pas aux aspirations de ses initiateurs qui souhaitaient régler, une fois pour toutes, le problème du déplacement intra-muros par la mise en place d'un service répondant aux normes de modernité de ce type de prestation.