A Bonn (Allemagne), des portions d'autoroute devraient bientôt être agrémentées de larges bandes de mousses végétales. Ce n'est point par mesure d'embellissement, mais plutôt par souci de pollution. Des chercheurs de l'Université de Bonn, sous la direction du Pr et Dr Jan-Peter Frahm, filtrent les particules polluantes en suspension dans l'air grâce à des mousses végétales. En agissant comme des chiffons microfibres biologiques, elles absorbent une grande partie des particules nocives. Un tapis de mousse d'un mètre carré est constitué de 5 millions de petites feuilles qui capturent les microparticules. Ce phénomène est régi par l'électrostatique. En effet, les mousses étant chargées négativement, elles captent ainsi les ions d'ammonium positifs. Les poussières sont composées à 40% d'ammonium. Ce dernier, élément nutritif essentiel à la croissance végétale, est ensuite absorbé par les mousses et donc transformé en biomasse. Les expériences, en laboratoire, ont montré qu'un mètre carré peut retenir jusqu'à 20 g de particules. Près de 14 g de particules sont rejetés annuellement par mètre carré, le long d'une route à fort trafic. Pour un fonctionnement optimal, le degré d'humidité du tapis ne doit être ni trop sec ni trop humide. Ces résultats étant très encourageants et compte tenu du faible coût d'entretien de ces végétaux, l'autoroute A 562 à Bonn accueillera les premiers tapis de mousses qui seront installés prochainement sur le terre-plein central.