Les citoyens sont confrontés quotidiennement à des comportements anachroniques lorsqu'ils entament des démarches pour solutionner des problèmes auprès des institutions ou même lorsqu'ils achètent des services. Depuis que l'assurance assistance voyage a été rendue obligatoire par l'UE en 2004, les citoyens qui sont appelés à voyager dans les pays de l'espace Schengen souscrivent une assurance en voyage. Dans la pratique, cette obligation devient un véritable parcours du combattant. Les péripéties vécues par un candidat à cette assurance montrent à quel point c'est l'anarchie dans le domaine. A l'agence 601 de la CAAR de la rue Hassiba Ben Bouali, on demande au client de revenir vers 14 h (il était passé à l'agence vers midi en pensant que le service était assuré en continu).Tout le monde sait que les agences du secteur des finances ne ferment pas entre 12 h et 14 h et que le service reste assuré jusqu'à la fermeture des caisse. On demande à ce client d'aller tourner en rond durant deux heures à 44 degrés à l'ombre avec le risque de se voir dire aussi vers 14 h que la caisse est fermée. Il se déplace à l'agence de la SAA de la rue Hassiba Ben Bouali. Là, on lui impose une assurance dont le prix est le double, un contrat qui assure même les bagages alors que cette assurance est comprise dans le titre du voyage puisqu'elle a été payée avec le billet. Il poursuit son odyssée à l'agence de la CAAR de la place Audin (agence 630). Là, il est agressé verbalement par le préposé qui a inventé un règlement bien à lui puisqu'il refuse de vendre des assurances voyage de huit jours. Une cliente se fait mettre à la porte en se voyant signifier un refus de vente d'un contrat d'une assurance de moins de 30 jours. Pas d'assurance voyage de moins de 30 jours, martèle le préposé. Quand le citoyen lui fait remarquer qu'il avait auparavant déjà contracté une assurance de huit jours dans une agence de la CAAR, le préposé se met en colère et lui demande d'aller voir ailleurs pour utiliser une expression plus soft. L'agression physique est évitée de justesse, mais les insultes se poursuivent même après le départ du client. On se demande si les services de l'inspection existent dans ces compagnies d'assurances dont le chiffre d'affaires est astronomique. Et comment se fait-il que des employés décident de vendre ce qu'ils veulent comme service ? Si cet employé se conduit de la sorte, c'est que quelque part, il est persuadé de l'impunité, surtout s'il est bien épaulé comme on dit. Sur quelle base choisit-on les employés qui accueillent le public ? Et on se demande qui autorise la SAA à imposer un produit.Y a-t-il un cahier des charges ? Non seulement le citoyen subit le mépris d'un service censé être public, de plus il court le risque d'être agressé même s'il est client. Heureusement qu'il y a l'exception qui confirme la règle. Le client qui s'est déplacé à la direction générale de la CAAR pour déposer une plainte, se voit orienté vers une agence située à la rue Didouche Mourad. Là l'accueil est meilleur, même s'il n'est pas encore 14 h, et la préposée lui remet le tableau des tarifs. Il se confirme que l'assurance voyage peut être contractée pour 8 jours et 15 jours, soit deux types de services de moins de 30 jours. Cette expérience montre à quel point les citoyens sont soumis au bon vouloir des employés et que ces derniers agissent en toute impunité empoisonnant encore davantage leur vie quotidienne. De plus, il semblerait qu'il n'existe aucun contrôle de l'autorité compétente pour la vente de ces produits sinon, pourquoi la SAA impose des contrats qui sont à la limite de l'escroquerie commerciale et qui reviennent donc plus chers. Avec tout cela, les responsables du secteur des assurances passent leur temps à développer des discours méprisants vis-à-vis des citoyens qui n'auraient pas la culture de l'assurance pour justifier le manque d'engouement vis-à-vis de certains produits. Mais ils n'évoquent jamais la culture de l'arnaque développée dans le secteur.