Un projet d'association entre Algériens et Espagnols devant permettre la création d'une bibliothèque verte à Tiaret reste, mystérieusement, bloqué car l'administration n'a ni donné le feu vert, ni signifié un refus. Il existe, pourtant, un cadre de travail autour duquel les deux parties dont le mouvement associatif local se sont rencontrées pour finaliser le projet devant permettre de créer, dans la populeuse cité « Ettefah », une bibliothèque réalisée par l'APC de Tiaret. Une enveloppe de 79 000 euros, soit 7,5 millions de DA, a été dégagée par les Espagnols par le biais de l'Agence Espagnole de Coopération Internationale (A.E.C.I) qui active en Algérie depuis 2006. Le représentant de l'ambassade est venu à Tiaret à trois reprises. Visite au cours de laquelle l'hôte de la ville a été reçu par les autorités. Ce blockage soulève pas mal de questions. Pourquoi ce revirement des responsables locaux et, à fortiori pourquoi aucune réponse n'est venue des autorités. Le maire a pourtant souscrit totalement à l'opération en donnant son feu vert au projet et avait même assuré la formation d'une équipe de jeunes en Espagne. Le comble, c'est qu'il y a eu une grande cérémonie au cours de laquelle 45 machines à coudre ont été distribuées pour des jeunes filles. La situation pour préoccupante qu'elle soit, a valu une correspondance de l'A.E.C.I aux autorités locales. Celle-ci, tout en rappelant « le caractère social et culturel du projet financé avec des fonds du gouvernement espagnol et éxécuté par l'association JARIT et un comité de gestion formé par plusieurs associations de la ville de Tiaret » et, devant ce « blocage prolongé, les espagnols seront obligés de retirer leur appui à ce projet dont devaient bénéficier les habitants de la ville de Tiaret si nous n'avons pas une solution immédiate ». Nous avons tenté d'avoir le point de vue des responsables locaux mais en vain. Seul le P/APC a tenté une explication loin de rassurer car celui-ci n'a fait que réitéré les positions de sa tutelle. Une position de « wait and see » qui n'augure rien de bon pour le projet. « En attendant, renchérit Mohamed Amine hallouz, nous ne croisons pas les bras puisque nous nous attelons à doter la bibliothèque d'ouvrages après une dotation d'une enveloppe de quatre millions de DA et la désignation d'une jeune universitaire (une bibliothécaire-documentaliste) pour s'occuper de ce lieu du savoir ».