L'affaire, qui dure depuis quatre ans maintenant, est actuellement entre les mains du procureur de la République. «Sidi Naïel Tradition» est un projet d'investissement purement traditionnel initié dans la wilaya de Khenchela. Sa promotrice, qui s'est déplacée hier à notre rédaction, regrette qu'il soit «bloqué par le wali sans aucun motif valable». Notre interlocutrice s'est dit étonnée et surprise par «la non considération» de son projet, qui s'inscrit dans le cadre de la revalorisation du patrimoine traditionnel national et de sensibilisation au produit artisanal. «Le projet n'a pas été pris en charge malgré les innombrables tentatives de rapprochement du wali afin de prendre connaissance du motif administratif, juridique ou technique impliquant le refus quant au démarrage des travaux de ce projet, si motif existe», a-t-elle déploré. Pourtant, précise-t-elle, ce projet tentaculaire a eu, en 2004, un écho favorable auprès de son prédécesseur. «Les choses ont bien marché pour bien démarrer le projet, mais avec la nomination de l'actuel wali en 2005, tout a été gelé», regrette-t-elle. Après plusieurs tentatives, la dirigeante a réussi à rencontrer le wali pour la première fois en 2006. «Et c'était la dernière. Il était furtif. Il a relevé le problème du terrain choisi pour le projet, soulignant que la Conservation des forêts y refuse de donner son accord», raconte-t-elle et d'expliquer: «Le conservateur avait, à l'issue d'une séance de travail tenue avec lui, signé un PV dans lequel il donnait son feu vert pour y lancer mon investissement. Mais, malgré cela, j'ai demandé au wali de me faire une proposition de site mais aucune réponse ne m'est parvenue de sa part. Je lui ai fait un rappel, en vain.» C'est ainsi que cette jeune dame promotrice a saisi plusieurs départements ministériels à savoir, celui de la culture, de la PME et de l'artisanat, du tourisme et le délégué du développement rural pour les interpeller sur ce «gel». «Seul M.Rachid Benaïssa a saisi par écrit le wali de Khenchela lui demandant de soutenir le projet, dit-elle. Mais, celui-ci n'a pas trouvé utile de répondre au ministre. Ensuite, j'ai sollicité le président de la République qui a saisi par écrit le wali. En vain. A ce moment-là, je suis passée à une autre étape pour exposer mon affaire dans les médias. Chose qui a beaucoup gêné le wali, lequel a crié à la manigance. Des gens auraient rédigé des communiqués disant que mon projet était porteur de choses douteuses et d'atteintes aux moeurs. Chose qui porte atteinte à ma dignité en tant que femme et en tant que promotrice d'un gigantesque projet touristique.» L'affaire, qui dure depuis quatre ans maintenant, est actuellement entre les mains du procureur de la République auprès duquel une plainte (dont L'Expression détient une copie) a été déposée par la dirigeante de l'entreprise pour les deux délits: blocage d'un investissement et atteinte à sa dignité. La jeune dame n'est pas prête d'abandonner facilement sa requête et espère avoir gain de cause. A noter que le projet d'un montant de 1,3 milliard de dinars, s'inscrit dans le cadre du développement rural, touche au tourisme et à la PME. Il s'agit d'un ensemble d'édifices purement traditionnels, de kheïmas avec tous les accessoires nécessaires et possibles. Cette première expérience que sa promotrice, également présidente d'une association et membre de l'Organisation nationale des enfants de moudjahidine, souhaite étendre par la suite au niveau national, démarrerait déjà avec la création de 12 postes d'emploi.