L'université d'été du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) s'est ouverte hier à Bouzaréah (annexe de l'université d'Alger) en présence de nombreuses personnalités politiques et syndicales. Ont répondu à l'invitation Abdelhamid Mehri et Bélaïd Abdesselam, respectivement ex-SG du FLN et ex-chef de gouvernement, et des représentants de partis politiques comme le FLN et le PT. Parmi les invités, Saïd Bouteflika a tenu à retremper dans l'ambiance du CNES. Le plus jeune frère du chef de l'Etat, actuellement conseiller à la présidence, est parmi les membres fondateurs du syndicat des enseignants de l'université au début des années 1990. Enseignant à l'Ecole nationale polytechnique, ses amis syndicalistes lui prêtent le profil de « syndicaliste qui ne faisait pas dans la dentelle ». Les plus en vue cependant sont ceux qui ont « répondu favorablement à l'appel et ont bien voulu réintégrer la grande famille du CNES ». Ces « ex-opposants à la direction nationale » viennent, entre autres, de Sidi Bel Abbès. Quant à l'USTHB, elle a « délégué » des enseignants qui s'étaient distingués lors de la grève. La deuxième édition de ces assises estivales se poursuivra au centre de repos d'Azur, près de Zéralda, et ce, jusqu'au 3 septembre. Une dizaine d'intervenants passeront au pupitre et devront débattre de thèmes aussi divers mais ayant un lien direct avec le « devenir de l'université algérienne ». « Pour un saut qualitatif dans l'édification d'une université nationale efficace et performante » est le titre générique retenu. Les grandes questions débattues porteront, entre autres, sur la réforme pédagogique et la gestion de l'université, l'évaluation du système LMD, le statut juridique de l'enseignant ou encore l'action syndicale en milieu universitaire. 120 universitaires issus de la soixantaine d'établissements du supérieur que compte le pays participent à cette rencontre. Les participants à cette deuxième université d'été sont quasiment tous structurés dans les 32 sections CNES présentes. Dans un point de presse animé à l'issue de la séance d'inauguration, la coordonnateur national, Malik Rahmani, a réitéré l'engagement du syndicat pour ce qui est du volet revendicatif. « Notre organisation est aussi une force de proposition dans le débat national », a-t-il ajouté. Le CNES appelle à la « réhabilitation de l'enseignant à sa juste valeur » tout en appelant à « construire une université performante ». La corporation propose un salaire net allant de 50 000 DA pour l'assistant à 150 000 DA pour le professeur. En mai 2006, le CNES a traversé une période de turbulences ayant abouti à la dissidence de nombre de ses animateurs. Ces derniers avaient recouru à une grève de plusieurs mois qui a paralysé nombre d'établissements, notamment l'USTHB. La coordination nationale s'était opposée au mouvement par « respect à la justice ». Celle-ci, saisie par le ministère de l'Enseignement supérieur à la suite d'un préavis de grève, avait rendu, en avril 2006, une décision interdisant le débrayage.