A l'époque d'Ahmed Ouyahia, le frites-omelette, plat national, était coté à 50 DA sur les places boursières. Passé à 75, cause pénurie, cause imprévoyance, cause c'est comme ça, l'inflation aura atteint 50% sur un produit phare. Avec ce constat, Ahmed Ouyahia a jugé intelligent de critiquer son successeur, demandant, au lieu d'annuler les droits de douane pour les importateurs de pomme de terre, d'annuler les droits de douane pour les importateurs de semences de pomme de terre. Aux échecs cela s'appelle un coup d'avance mais en politique agricole, cela reste un coup dans l'eau. Importer de la semence ou de la pomme de terre ? La graine ou le fruit ? Un enfant sorti affamé de l'école fondamentale aurait suggéré de créer les semences sur place pour n'avoir à importer ni la graine ni le fruit. Mais la gestion alimentaire, si elle semble élémentaire, n'est pas du ressort de l'école fondamentale. Qui a pensé à créer des laboratoires de semences ? Tout le monde. Pourquoi ne fonctionnent-ils pas ? Les labos sont là mais ne produisent rien et ni Ouyahia ni Belkhadem n'ont d'explication, d'où leurs propositions d'importer moins cher. Par des opérateurs qui engrangent par là de gros bénéfices et comme le souligne Ouyahia, par des importateurs pas très honnêtes. Finalement, on ne récolte que ce que l'on n'a pas semé. Sans graine, l'Algérie subit, avec comme récolte une lourde facture alimentaire et une dépendance accrue. La graine n'a pas pris. En attendant d'importer l'eau et la terre, les fellahs et les pioches qui serviront à produire de quoi manger, remarquons que les gouvernants ont réussi à transformer l'Algérie en un immense tube digestif, noué et noueux, acide et opaque. Pourtant, il suffirait simplement de placer un cerveau en haut du dispositif. Un cerveau n'a besoin que de sucre pour fonctionner. C'est vrai, lui aussi est importé.