La rentrée sociale de cette année s'annonce fortement coûteuse. Le gouvernement s'apprête à puiser encore une fois dans le Trésor public pour réussir une rentrée des plus calmes. D'importants moyens financiers devront être mobilisés pour acheter la paix sociale en venant à la « rescousse » d'un citoyen fortement saigné tout au long de l'année par l'augmentation vertigineuse des produits alimentaires et qui se prépare à accueillir une rentrée scolaire coïncidant avec le mois sacré du Ramadhan. Face aux journalistes, mardi dernier, le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, s'est voulu rassurant : " il n'y a pas de tension sociale, mais plutôt des tensions inflationnistes sur certains produits de grande consommation pour lesquelles l'Exécutif a pris les mesures adéquates ". Par mesures adéquates, le Chef du gouvernement entend : " la poursuite des subventions pour les le prix du pain et du lait et l'importation de 100 000 t de pomme de terre pour couvrir le déficit du marché local, avec le démantèlement des taxes douanières et de la TVA durant les mois de septembre et octobre ". Très attendu sur la question des revalorisations des salaires de la fonction publique, Abdelaziz Belkhadem annoncera, que la question sera traitée en sein de la bipartite gouvernement-UGTA prévue ces jours-ci. Il indiquera toutefois que le projet sera prêt une fois que tous les textes régissant chaque branche seront finalisés. " Si ces textes seront prêts avant la fin de cette année, nous appliquerons la nouvelle grille dès janvier " annonce le Chef du gouvernement. Finalisé déjà en 2005 sous la coupe d'Ahmed Ouyahia, le projet du statut de la fonction publique prévoie une refonte totale du système qui définira une nouvelle approche de la requalification des personnels, basée sur les critères de la compétence et des diplômes. Le projet consacre, la dynamique de réforme impulsée dans l'administration à la lumière des recommandations de la commission chargée de la révision des missions et des services de l'Etat. Débouchant inéluctablement sur une augmentation des salaires de quelques 1,3 million de fonctionnaires, la nouvelle grille prévue dans le nouveau projet du statut de la fonction publique avait reçu un niet catégorique sous l'ère d'Ahmed Ouyahia. Et pour cause, la masse salariale qui résultera de l'application de cette nouvelle grille ne peut être supportée par le trésor public. Un argument qui ne semble pas être valable aujourd'hui pour le gouvernement Belkhadem pressé de plus en plus par une grogne grandissantes dans le secteur de la fonction publique. Les attentes de l'UGTA Annoncé pour juillet 2008, l'application de la nouvelle revalorisation des salaires pourrait intervenir dés janvier prochain. Il reste seulement à définir les 485 échelons de la Fonction publique note le chef du gouvernement. Du coté de la centrale syndicale UGTA, le ton est positif autour de cette question. Le Secrétaire général du l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd a annoncé mardi dernier lors d'une rencontre à la Maison du peuple avec des cadres syndicaux de la wilaya d'Alger, qu'un accord a été parvenu sur le dossier de la grille des salaires de la fonction publique avec le gouvernement. Un accord qui permettra de " retrouver une stabilité absolue dans ce secteur important" a-t-il précisé. Il a également souligné la nécessité de parvenir à un accord sur la grille des salaires entre les secteurs économiques public et privé en vue de "mettre un terme à l'exode des cadres du secteur public vers le secteur privé". S'agissant de la prochaine rentrée sociale, le premier responsable de la Centrale syndicale s'attend à une " prise en charge les préoccupations des travailleurs dans les différents secteurs". Sidi Saïd a mis l'accent sur la nécessité de favoriser "le dialogue entre les parties concernées pour le règlement des problèmes des travailleurs et du monde du travail". Il a, à ce propos, insisté sur "la mobilisation des travailleurs pour relever les défis de l'heure et contrecarrer les rumeurs portant atteinte aux intérêts des travailleurs et du pays". Le président de la République, a-t-il rappelé, a toujours "favorablement répondu aux préoccupations des travailleurs et du monde du travail", soulignant que depuis 1998, les droits de 143.000 travailleurs sur le plan financier, ont été pris en charge outre la mise en oeuvre de 111 conventions collectives et grilles de salaires. Sidi Saïd a également, réitéré "l'engagement des travailleurs algériens à défendre la paix sociale et la stabilité du pays et à rejeter toute tentative visant à porter atteinte aux intérêts des travailleurs et du pays".