La dynamique de développement, enclenchée à la faveur du plan national de développement, se trouve être freinée par le manque de savoir-faire entrepreneurial, ainsi que par l'incapacité des entreprises existantes à assumer un rythme et une qualité de travail à la hauteur des ambitions affichées par les pouvoirs publics. Ainsi, si la multitude des avis d'appel d'offres lancée est constatée quotidiennement à travers la presse nationale, il va sans dire que ceux-ci, et pour une bonne partie, restent infructueux et ne trouvent pas preneurs, est-ce à dire alors que l'entreprise locale est en crise ? Rien n'est moins sûr, car il faut signaler, outre le manque de maîtrise des entreprises engagées dans cette bataille de développement, le non-respect des délais de livraison des réalisations. Certains chefs d'entreprises invoquent, pour justifier ces retards, les augmentations incompressibles des prix des matériaux de construction, cependant que pour l'administration, la réévaluation ou le réajustement des coûts des projets obtenus par voie d'avis d'appel d'offres, n'est pas à l'ordre du jour, d'autant que des mesures de facilitation, notamment pour le payement, ont été décidées en faveur de ces entreprises par les pouvoirs publics. N'est-il pas alors compréhensible de constater à chaque fois le rappel à l'ordre lancé par chef de l'exécutif, quant au respect des délais de réalisation, et ce dernier s'est vu tout récemment d'ailleurs, obligé de sévir et de retirer des projets à pas moins de 10 entreprises, dont les plus connues dans le domaine de la construction à Constantine. Ces contraintes au développement, qui entravent un réel essor, tiennent d'une problématique qui n'est pas près de trouver un solutionnement. En effet, le décollage, tant attendu, semble être hypothéqué ; le rythme très long des réalisations inscrites aux différents programmes de développement ne peut se mesurer à l'impressionnante cadence de l'émission des avis d'appel d'offres, dès lors qu'il bute sur de sérieuses difficultés. Le manque criard d'une main-d'œuvre qualifiée pèse lourdement sur l'envol de l'entreprise, et partant sur la concrétisation des projets. L'entreprise locale est atteinte d'une maladie et demeure encline à la chronicité. Un entrepreneur dans le domaine du bâtiment nous dira à ce propos : « les politiques de formation professionnelle sont déconnectés de la sphère économique, et les mesures d'offres des projets avec, notamment le choix de l'offre la moins disante, ne sont pas près de permettre la réalisation dans les délais des nombreux programmes de construction prévus ». C'est là une sentence qui résume en partie toutes les contraintes qui constituent un réel problème auquel il faudrait vite trouver de véritables alternatives et ce, en concertation avec toutes les énergies publiques et privées impliquées dans cette grande bataille du développement.