Ksar-chellala, l'une des 14 daïras de la wilaya de Tiaret, vit mal son développement. Baptisée durant l'époque coloniale du nom d'un officier français Reibell, elle n'en garde pas moins cette consonance de ville rebelle qui garde jalousement ses traits caractéristiques, lesquels ont forgé son histoire en donnant d'illustres personnages à la révolution. Ksar Chellala aujourd'hui, en dépit des conséquents projets devant impulser la dynamique, reste doublement excentrée mais aussi une région géographiquement recluse au fin fond de la wilaya, à 120 km du chef-lieu de daïra et à plus de 160 km de la commune de Serghine, l'une des plus déshéritée, là ou se trouve, paradoxalement, le plus important gisement minéral ainsi que la station thermale aux vertus avérées. Ksar Chellala, durant les années 50/60, avait exercé les fonctions de commune mixte et relevait de la wilaya du Titteri. Promue lors du découpage de 1975 en chef-lieu de daïra, elle est rattachée depuis à la wilaya de Tiaret. Située au cœur de la steppe centrale de l'Algérie et localisée sur les bassins versants de part et d'autre du Djebel Benhamad, à une altitude de 800 mètres, le paysage reflète un environnement de type steppique dégradé où l'on découvre une végétation à base d'Alfa et d'armoise pour l'essentiel. Le couvert végétal est totalement absent du fait d'un climat qui ne cesse de se dégrader depuis quelques décennies. Cela n'empêche pas des crues saisonnières meurtrières, à l'exemple de celle survenue il y a une quinzaine de jours et qui a brutalement secoué le flegme légendaire des habitants, pourtant rassérénés par des travaux de protection de la ville, qui ne se sont avérés en définitif d'aucun secours pour des milliers de citoyens qui avaient dû retrousser les manches et éloigner le spectre de l'inondation vécue en 1995, lorsque l'on avait dénombré pas moins de 5 morts. Beaucoup reste à faire Des facteurs naturels qui avaient, dit-on, prédestiné la zone à la pratique de l'Agro-pastoralisme ainsi que l'élevage. Bien que reposant sur une grande étendue (170 549 ha), la SAU ne représente que 45 697 ha et 843 autres en irrigué. Avec ses 80 000 habitants installés notamment à Serguine et Zmalet El Emir Abd El Kader, l'exode y est plus que marqué. Ce qui amène les pouvoirs publics à redoubler d'effort pour rattraper les retards enregistrés notamment dans les secteurs de l'éducation et de la santé. D'autres secteurs bénéficient de l'attention des pouvoirs publics, comme ceux de la jeunesse et des sports, de la culture, des travaux publics. Justement, concernant ce dernier secteur, il y a eu la réhabilitation des chemins de wilaya 77 et 137 sur respectivement 46 et 137 km et la réalisation d'une nouvelle route joignant la commune de Zmalet émir Abdelkader à Hassi Bah bah, dans la wilaya de Djelfa. Pour ainsi dire, beaucoup a été fait et beaucoup reste à faire. La carte des besoins, établie en étroite collaboration avec les élus et notables de la ville, est tellement exhaustive qu'il serait fastidieux d'en énumérer toutes les opérations, dont celles inscrites à l'actif des programmes des Hauts Plateaux, du FONAL et du fonds du Sud. Il ne faudrait peut être pas souscrire à cette euphorie des responsables locaux, ni céder au pessimisme d'une partie de la jeunesse et encore moins prêter le flanc au discrédit jeté sur l'effort de l'Etat qui a mis plus de 200 milliards de 2001 à ce jour, mais Ksar Chellala n'a plus droit de se référer aux qualificatifs de tristes connotations, fussent-ils péjoratifs qu'on brandit à l'orée de chaque consultation électorale. L'essentiel pour sa population, dont les jeunes, c'est de voir cette cité mythique se replacer au rang qui devrait être le sien. Il faudrait pour cela, plaideront unanimes les gens de Chellala, hisser la daïra au statut de wilaya. Qui sait, peut-être demain !