Les grands projets structurants, dont s'enorgueillissent les chargés du secteur des transports à Alger, n'ont pas rendu la tâche des usagers des transports en commun plus aisée. Quelque 7000 bus, auxquels s'ajoutent 12000 taxis, sillonnent la capitale, sans pour autant satisfaire la demande des algérois qui voient leur routes « toujours bouchonnées ». Le secteur privé est souvent mis à l'index par le département de M. Maghlaoui. Dans un rapport, un sous-directeur du ministère relève « l'amélioration de l'offre de transport, grâce à l'ouverture du marché au secteur privé, ce qui a permis certes aux citoyens de se déplacer plus facilement que par le passé. Mais cette ouverture mal maîtrisée a généré de sérieux dysfonctionnements dans les réseaux de transport, en raison du gabarit des véhicules, de la concurrence entre les gérants ». Des recommandations furent proposées pour y faire face« L'affirmation de la notion du service public ainsi que l'organisation des services des transports urbains en réseaux intégrés aux plans physique et tarifaire exploitées sous le régime de la concession et l'incitation des transporteurs privés à s'organiser en associations professionnelles » restent nécessaires. Les infrastructures routières sont l'autre aspect mis en avant pour expliquer la « débandade » dans le secteur. Les services du ministère qui invoquent l'exiguïté des routes renvoient la balle au département de Amar Ghoul. Depuis 2002, ce ministère a entrepris un programme de grands projets de redéploiement urbain, comportant des trémies et des passages surélevés, dans le but de supprimer les points de congestion et de permettre un transit rapide entre les différentes parties de la ville, sans grand succès. Les aires de stationnement, devant pallier ce problème récurrent, font également défaut et seuls deux parkings ont été réceptionnés, au Bastion 23 à Bab El Oued et à la place du 2 Mai. D'une capacité de 255 places ces espaces ne peuvent à eux seuls répondre à la forte demande. Des appels d'offres pour la réalisation de huit parkings ont été pourtant lancés. Ces espaces, dont la réalisation est du ressort de l' Epic EGCTU ont été localisés à Rouiba, Aïn Benian, Sidi M'hamed, El Madania, Hydra et El Biar. Toutefois, les seuls à tirer leur épingle du jeu de « cette situation cahoteuse », sont ces gardiens de parkings qui « rackettent systématiquement les automobilistes ». De quelque 3000 places, la station de taxi de Magenta, située en contre bas du boulevard Che Guevarra, reçoit toujours autant de chauffeurs de taxi qu'auparavant, en dépit de la décision prise de la délocaliser et la transformer en aire de stationnement. Le terrain du Caroubier qui devait recevoir plus de 3000 « taxieurs » est au centre d'un litige, « sans fin » entre la wilaya et Naftal. Un entrepreneur, qui voulait y construire son projet, s'est aussi mis de la partie, atteste un syndicaliste de l'Ugcaa. Les travaux démarrés en septembre n'ont pas connu leur vitesse de croisière. La mise en exploitation en septembre 2006 du parking des camions de gros tonnages du Gué de Constantine n'a pas résolu le problème que génèrent ces véhicules, surtout ceux sortant du port d'Alger. Les promoteurs du projet ont assuré que cet espace de 300 places, désengorgera la station du Caroubier, dans laquelle se trouvent les camions et fera diminuer le flux vers le centre de la capitale. Il n'en fut rien, même durant les heures d'interdiction de circulation des camions. D'autres mesures que l'on qualifie de coercitives ont été pourtant prises, « sans grand succès ». Il en est ainsi de la mise sur pied de trois brigades de 3 membres chacune, composées des représentants de la direction des transports et de la sûreté de wilaya. Ces brigades ont pour objectif d'inspecter les véhicules. Il en résultera la mise en fourrière de quelque 200 véhicules.