Le mot d'ordre de grève a été largement suivi par les commerçants du marché Ali Mellah, et seuls, les vendeurs de poissons et les bouchers ont pu écouler leurs marchandises. Les citoyens venus la matinée ont rebroussé chemin, sans pouvoir faire leurs courses. Les commerçants assurent que la grève déclenchée hier, se poursuivra « jusqu'à satisfaction entière des revendications toujours réitérées ». Les vendeurs de fruits et légumes ont tous débrayé. « Ils ne reprendront leur activité une fois leurs revendications, plusieurs fois relancées et jamais prises en compte par les instances communales de Sidi M'hamed, satisfaites », soutient M. Sellali, porte-parole des protestataires, en faisant remarquer que le mouvement ne « vise aucunement à pénaliser les citoyens à la veille du mois de Ramadhan ». Les commerçants remontés contre « les pratiques des autorités locales » n'hésiteront pas à tirer à boulets rouges sur le P/Apc qui s'est contenté, selon eux, d'envoyer « des émissaires ». « Ces émissaires nous ont déclaré qu'il était prêt à nous rencontrer sans plus. Nous n'acceptons pas cette invitation, pour la simple raison que Bourouina s'est toujours contenté lors de nos entrevues, de prétexter des rendez-vous importants, pour fuir ses responsabilités », soutiennent les vendeurs, qui dénoncent les décisions iniques de l'assemblée communale chargée de la gestion du marché. Ils exigeront par ailleurs, la venue du wali délégué, seule instance à même de prendre en considération les problèmes énoncés par les commerçants. Toutes leurs revendications, ayant trait au commerce informel, à l'insalubrité et à la gestion courante du bazar, n'ont pas été, à les entendre, résolus. Les seuls commerçants qui ont ouvert, les bouchers en l'occurrence, prétextent que les citoyens, à la veille d'un mois important, ne doivent pas être pénalisés. Les grévistes dénonceront ces réfractaires qui, pour eux, ne seraient pas en règle en matière d'hygiène. « Il suffirait qu'un contrôle inopiné soit fait et les services de la DCP découvriront le pot aux roses. « Seule la rapine peut expliquer le comportement de ces commerçants qui travaillent avec des maquignons qui leur livrent la marchandise à la faveur de l'obscurité », soutient Sellali, porte-parole des grévistes. Les promesses, les commerçants ont en eu depuis plus de quatre ans. « On ne voit rien venir et les problèmes persistent, sans qu'aucune autorité intervienne. La saleté est partout et les commerçants informels marchent sur nos plates-bandes sans se soucier d'une quelconque autorité. Le commissaire du 9e arrondissement s'est déplacé jusqu'ici, il nous a assuré que les passages menant au marché ont été libérés. A moins d'une réquisition des autorités on ne peut pas intervenir à l'intérieur et libérer ainsi les piétonnières », relève Sellali. Il faut rappeler que les commerçants souhaitent la présence de policiers comme c'était le cas auparavant. « A la seule présence des agents, les vendeurs ne peuvent étaler leur marchandises », relèvent-ils. Le P/APC, M. Bourouina, a soutenu que les revendications des locataires du marché Ali Mellah seront prises en charge par ses instances. Les occupants des passages ne tarderont pas à être délogés et seront installés dans le nouveau marché de proximité. « L'assainissement de la situation ne peut tarder et les vendeurs de poissons réoccuperont les nouvelles poissonneries », indique l'élu. Sera-t-il écouté par les protestataires ? Rien n'est moins sûr.