Près d'une centaine de nouvelles hospitalisations a été enregistrée hier dans les rangs de la police, victimes depuis dimanche d'une épidémie dont les autorités sanitaires n'arrivent pas encore à déterminer l'origine. Une évolution qui porte désormais le nombre des cas enregistrés depuis dimanche à plus de 250 admissions dans les établissements hospitaliers de Béjaïa, Amizour et Aokas, selon des sources hospitalières. Hier, un cas hospitalisé à l'ancien hôpital du chef-lieu de la wilaya a été évacué vers Alger suite à des complications. Une évacuation que l'on motive également par le besoin d'effectuer des examens approfondis dans des centres autrement plus outillés que les structures sanitaires locales. L'on n'identifie toujours pas la maladie qui se décline à travers les symptômes de l'angine ordinaire (irritation de la gorge, fièvre) et qui se communique facilement comme le montre le nombre croissant des malades. Un communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, transmis hier dans la matinée aux rédactions après plus de trois jours de black-out, fait état de 152 hospitalisations jusqu'à la nuit de mardi, dont 101 à l'hôpital Frantz Fanon de Béjaïa. Le communiqué parle de cas d'angine blanche avec membranes (angine érythémato-pultacée). Mais beaucoup parmi le corps médical de la wilaya de Béjaïa continuent à privilégier la thèse de la diphtérie. Selon des sources médicales, cinq cas, des civils cette fois-ci, ont été admis à l'hôpital d'Amizour présentant les symptômes cliniques évidents de l'« angine diphtérique ». Une information que nous n'avons pu confirmer auprès des sources officielles qui font preuve de frilosité sur le sujet depuis le début de l'épidémie. Il faudra attendre les résultats des analyses confiées à l'institut Pasteur d'Algérie, qui ne devraient être disponibles que dans la journée de samedi prochain pour être fixé sur la véritable nature de l'infection, apprennent des sources médicales. Le ministère de la Santé, qui a dépêché « une mission » à Béjaïa pour suivre l'évolution de la situation, apprend dans son communiqué qu'une campagne de vaccination est lancée « à titre préventif ». Elle concerne dans un premier temps les éléments de la sûreté nationale de la caserne de Oued Ghir, soupçonnée d'être le foyer de l'épidémie, ainsi que ceux exerçant au port et l'aéroport. Un traitement antibiotique est appliqué aux malades hospitalisés. L'épidémie, qui pour l'heure semble seulement concerner les éléments de la sûreté nationale à partir des premiers cas signalés chez les policiers des frontières, commence à donner des inquiétudes aux citoyens, d'autant que le déficit flagrant en matière de communication des autorités concernées favorise les rumeurs les plus folles. L'on se retrouve même à s'interroger sur les capacités des structures sanitaires locales à faire face à une épidémie d'envergure face à un virus qui a tout l'air d'être virulent au vu de la fulgurante propagation de la maladie depuis dimanche. L'on a appris hier qu'une équipe d'épidémiologistes a été dépêchée de Sétif pour prêter main-forte au personnel médical local.